On n’avait pas entendu sa voix depuis le 7 janvier. Ce jour-là Philippe Lançon était à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Il en est sorti vivant, mais grièvement blessé à la mâchoire. Il a depuis subi treize opérations. Interviewé par Léa Salamé sur France Inter, il s’exprime pour la première fois à l’oral ce […]
P. Lançon : « C'est impensable ce que l'on a vécu » par franceinter
On n’avait pas entendu sa voix depuis le 7 janvier. Ce jour-là Philippe Lançon était à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Il en est sorti vivant, mais grièvement blessé à la mâchoire. Il a depuis subi treize opérations. Interviewé par Léa Salamé sur France Inter, il s’exprime pour la première fois à l’oral ce 29 juin sur les événements :
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« Si j’y repense, je vois quelques amis morts près de moi. Je vois avant tout quelqu’un qui m’était cher, Bernard Maris. […] Si je n’avais pas montré un livre de jazz à Cabu je serais sorti une minute plus tôt, je serais tombé à l’entrée sur les frères Kouachi, et je pense que je ne serais pas là pour en parler. »
Pour le journaliste, il est encore « beaucoup trop tôt » pour penser cet événement, qu’il décrit comme « quelque chose d’horriblement comique » et d’absurde : « ces deux tueurs qui assassinent des dessinateurs, et qui viennent en finir avec le rire ».
Il affirme avoir besoin de temps pour « penser politiquement la situation », or « le temps, c’est ce que cette société nous donne le moins possible ». Ainsi critique-t-il de manière virulente le livre d’Emmanuel Todd, qui lui évoque l’image d’un « corbeau », de ceux qui « se posent sur les champs de cadavres » : « Ce qui m’a le plus agacé c’est le mépris que je sentais pour les gens horrifiés par cet événement », explique Lançon, qui déplore « cette espèce de prime à la pensée sur la violence ».
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