Fin des années 60. En plein avènement de la contre-culture naît une nouvelle forme de journalisme, proche de la littérature : des articles longs, très écrits, où les auteurs se mettent en scène. En digne héritier, Philippe Garnier sort un livre sur le phénomène : Freelance – “Grover Lewis à “Rolling Stone” : une vie dans les marges du journalisme”.
Sous-titré “Grover Lewis à Rolling Stone : une vie dans les marges du journalisme”, Freelance est peut-être le bouquin définitif de Philippe Garnier, le plus intime, le plus près de l’os. Et aussi le plus vivant, le plus romanesque, le plus drôle, le plus épique. C’est d’abord un tableau de l’explosion du journalisme alternatif vers la fin des années 60, notamment à travers le bimensuel rock de San Francisco, Rolling Stone.
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Composé de soiffards et de drug addicts (Hunter S. Thompson, Tom Wolfe et une flopée de mavericks de la plume moins connus en France), mené par un nabab chevelu qui favorisait les tendances têtes brûlées de ses hommes au lieu de les brider (Jann Wenner), ce journal était au coeur d’une constellation de publications qui transgressaient toutes les règles, que ce soit en termes de style, de longueur de papiers ou de frontière entre le “in” et le “off”.
Freelance est ensuite une biographie de Grover Lewis, plume majeure de RS de 1971 à 1973, enfant maudit du Texas qui a fui son bled par amour des livres et pour oublier le tragique et réel western de ses parents qui s’entretuèrent à coups de Winchester quand il avait 8 ans. Pour situer l’impact de Lewis, il est ce type qui a suscité la vocation de Philippe Garnier, lui-même figure totémique de toute une génération de journalistes français. Il ne faut pas l’écrire trop fort, car Garnier récuse à son endroit le terme trop connoté et corporatiste de “journaliste”.
Freelance est enfin un autoportrait en creux où Garnier se réapproprie la plupart des sujets traités par Lewis (Bob Mitchum, Lee Marvin, Tuesday Weld, Gus Hasford, Aldo Ray…), toutes ces figures flamboyantes de séries B ou C (et parfois A) de la pop culture américaine qui animèrent les pages de Rock & Folk et de Libé, ou l’écran de Cinéma, cinémas. C’est dire si Freelance est riche en histoires croustillantes, gossips de coucheries, ragots de coulisses du cinéma, anecdotes journalistiques gorgées d’alcool, petites épiphanies pleines de saveur qui redessinent une histoire parallèle en mode mineur de la culture américaine. Dette honorée vis-à-vis d’un ami mentor qui fut un grand journaliste oublié par la postérité, Freelance est surtout une lettre d’amour à la langue américaine et un hommage mélancolique à une forme de journalisme freestyle de moins en moins tolérée par notre époque.
ENTRETIEN
Philippe Garnier – Avec mon ami graphiste Michel Aphesbero, nous avons imposé la couverture “bizarre” de Freelance. La maquette en forme de bandeau glissé rend le titre mal lisible, mais j’ai dit aux éditeurs que, de toute façon, Grover Lewis était totalement inconnu en France et que la plupart des gens pensent que Rolling Stone, c’est le groupe de rock. Avec ce graphisme, au moins, les gens vont attraper le livre, le retourner.
Peux-tu resituer Grover Lewis dans le contexte américain des années 70 et de l’explosion de ce qu’on a appelé le “nouveau journalisme” ?
Je ne veux surtout pas utiliser ce terme de “nouveau journalisme”, qui est une tarte à la crème. D’abord, il n’y avait pas que Hunter S. Thompson ou Tom Wolfe. Il y avait, par exemple, un journaliste de Sports Illustrated qui avait joué un match pro de football américain pour voir ce que c’était de prendre des gnons. Des types comme ça, que l’on ne connaît pas en France parce qu’ils n’écrivaient pas sur le rock, ont autant secoué le cocotier que des Thompson.
Comment est né ce journalisme “différent” ?
Tout d’un coup, il y a eu des endroits où écrire pour ces gens. Des journaux et des rédac chef qui, au lieu de brider ces personnalités rebelles, les encourageaient. On peut dire tout le mal qu’on veut de Jann Wenner, le fondateur de Rolling Stone, et c’est souvent justifié, mais ce type avait quand même de l’intuition. Au lieu de calmer ses plumes caractérielles, il les chauffait. Exemple, quand il décide de passer le papier sulfureux de Grover Lewis sur les Allman Brothers (célèbre groupe de rock sudiste), où il parlait de leurs histoires de drogues et d’orgies avec les groupies, alors que le guitariste leader Duane Allman venait juste de mourir. La rédaction estimait qu’il valait mieux passer une nécro classique, mais non, Wenner a décidé de maintenir le papier de Lewis. En France, s’il n’y avait pas eu un canard comme Rock & Folk, puis Libé, où aurais-je écrit mes conneries ? Tout d’un coup, il y a eu conjonction entre des individus allumés et un appel d’air qui a permis de faire des choses.
Cas typique de cette “conjonction”, Rolling Stone, qui permet à des Hunter S. Thompson et des Grover Lewis de se déployer.
Oui, mais ce qui est marrant dans le cas Thompson, c’est que c’est The Nation et non Rolling Stone qui lui a donné ses ailes. Et The Nation était une vieille et vénérable publication. Rétrospectivement, s’il n’y avait pas eu des rédac chef pour donner une place à ces journalistes, ils ne seraient peut-être pas devenus cinglés, ils se seraient rangés, pour bouffer, tout simplement. Parce qu’on a beau être la plume la plus cintrée, on ne peut pas faire ça dans le désert : il faut un média et un public réceptif. Dans le Rolling Stone des débuts, l’adéquation entre les délires rédactionnels et le lectorat était frappante. Ce journal faisait confiance à ses lecteurs et ils le lui rendaient bien. Le courrier des lecteurs était d’un incroyable niveau. Quand on voit aujourd’hui les pauvres réactions épidermiques aux articles en ligne… Ça pisse vraiment pas haut.
Dans Freelance, tu cites des lettres de lecteurs de RS, comme celle où un type dit : “je n’ai rien compris à l’article de Grover Lewis, mais il a l’air excellent”!
Oui. Puis t’avais des gars complètement stoned qui citaient des poèmes. Ce qui était bien, c’est que RS était lu aussi bien par des arsouilles raides pétés que par des types de 50 berges comme Don Siegel (réalisateur entre autres de Dirty Harry). C’était un canard pointu qui avait un lectorat sophistiqué, intelligent, curieux, qui était lu tant par des Républicains que par des hippies, ce qui est à mes yeux formidable. Ces journaux alternatifs étaient faits par des gens qui n’étaient pas formatés par toutes les règles académiques du journalisme. Et ceux qui étaient passés par Newsweek et qui débarquaient dans des rédactions comme RS, ils se dépoilaient, ivres de cette liberté inédite.
Comment expliquer cette explosion à la fin des années 60 ?
C’était aussi celle du rock et du marché de la jeunesse. Tout le marketing s’est téléporté vers ça. La presse alternative est devenue un très bon support pour vendre les nouveaux produits culturels.
Ça devait être passionnant d’écouter Grover Lewis, que tu as connu sur le tard, te raconter toute cette histoire…
Non, parce qu’il ne me parlait jamais du métier ou du passé. J’ai tout reconstitué à partir de ses articles, de ses carnets de notes, de ses archives. J’étais par exemple étonné qu’il utilise le mot “gonzo” dans une lettre à Larry McMurtry (écrivain, auteur de La Dernière Séance, de Lonesome Dove, scénariste oscarisé de Brokeback Mountain…). Pour Grover Lewis, le concept de gonzo journalisme était un attrape-gogos. Pourtant, il se mettait un peu en scène dès “Splendor in the Short Grass”, son papier-fleuve sur le tournage de La Dernière Séance, l’article qui m’a donné envie de faire ce métier et qui est imprimé en annexe de mon livre.
Et comment es-tu devenu journaliste ?
J’ai fait ce que j’ai fait parce que je ne savais rien des règles du jeu. J’ai débuté à Rock & Folk par une lettre d’insultes ! Il y avait dans le journal une campagne de pub de CBS sur le rock “musique de la révolution”. Toute la bande de R&F, les Paringaux, Constantin, etc., étaient autant rockeurs que gauchistes, c’était très français. Je ne pensais pas du tout que le rock allait renverser le capitalisme et je m’étais foutu de leur gueule. La révolution avec Blood, Sweat & Tears et avec CBS, franchement… Bref, c’est par ce biais qu’ils ont publié mes premiers papiers.
Pourquoi un gars de 20 ans du Havre flashe en 1971 sur un article comme “Splendor in the Short Grass” qui ne parle pas de célébrités de premier plan?
J’avais déjà passé un an aux Etats-Unis, je lisais RS régulièrement. Et cet article n’avait rien à voir avec l’ordinaire. Quand j’ai lu “Splendor”, je me suis dit, si on peut faire ça, des pages et des pages sur le tournage d’un film au fin fond du Texas, j’en suis. C’était pas le sujet lui-même, La Dernière Séance de Peter Bogdanovich n’était pas le chef-d’oeuvre que tout le monde attendait. Mais la langue de Grover Lewis était magnifique, la façon dont il faisait vivre tout ça : les accents, les tournures de phrases. Je voyais un écrivain, et dans le RS de 1971, qui était encore un pur canard de rock, ça tranchait. Hunter S. Thompson n’y écrivait pas encore. Après, dans R&F, j’ai fait comme Lewis, je ne voulais plus trop écrire sur le rock. Et quand je parlais de rock, c’était différent, c’était au ras du vécu, les scènes punks de L.A. et S.F. mêlées à ma vie, pas la tournée mondiale de la coqueluche du moment. Les papiers de Lewis aussi, c’était du vécu. C’était ancré dans ce qui lui arrivait pendant le reportage, les gueules de bois et tout ça, mais il y infusait aussi son lourd passé. Sa haine du Texas ou des rockeurs à rouflaquettes vient de son enfance, de la violence de la mort de ses parents qui se sont entretués à coups de flingue. Tout ça me parlait. Mais tout le truc gonzo, se mettre en scène en prenant plein de drogues, ça ne m’a jamais fasciné. C’est pour ça que je suis embarrassé par certains de mes premiers articles, je n’aime pas ce côté ramenard, cinéma de soi-même…
Grover Lewis et Tom Wolfe ne seraient-ils pas les deux côtés opposés d’une même pièce ? L’un autodestructeur, l’autre dandy, l’un un peu oublié, l’autre ultracélèbre, l’un qui n’a pas publié les livres qu’il aurait dû écrire, l’autre qui a écrit des best-sellers…
Mais Tom Wolfe écrit de l’extérieur, il n’est jamais dedans. Et il truque souvent. Quand il parle des Hells Angels qui violent une fille pendant une party donnée par Ken Kesey (principal protagoniste du livre de Wolfe Acid Test – ndlr), Wolfe n’y était pas. C’est un truc qui m’amuse : d’une certaine façon, ils bidonnaient tous plus ou moins. Mais d’une manière honnête, en se basant sur des faits. Cela dit, quand Robert Mitchum en veut toute sa vie à Grover Lewis et affirme qu’il ne lui a parlé que cinq minutes et que Lewis a inventé toutes ces histoires de fesses, c’est faux : j’ai écouté les bandes, Mitchum parle pendant plus de deux heures de ce qui est imprimé. Et quand Grover raconte que Mitch faisait des pauses pour aller pisser sans fermer la porte, on entend quasiment le jet sur la bande !
Est-ce que c’est cette façon qu’avait Lewis de faire reluire la réalité qui a fini par le griller professionnellement ?
Non. Il jouissait d’un certain respect, même auprès des gens qui l’ont lourdé. Il a sans doute été pénalisé par son alcoolisme. Et puis il avait une très mauvaise vue. Pour un journaliste, qui, de plus, écrit sur le cinéma, ça faisait bizarre. En même temps, ça lui donnait un aspect désorienté, inoffensif, qui poussait les gens qu’il interviewait à se déboutonner.
C’est le côté écrivain viril, imbibé, à l’américaine, qui t’a attiré vers Grover Lewis ?
Non, parce qu’il ne joue pas tant que ça sur ce registre. Il ne se met pas en scène comme Thompson. Au contraire, il s’efface, s’appelle le Visiteur, le Scribe, etc. C’est une ombre dans ses reportages.
Mais il raconte beaucoup d’histoires de pochetronneries, de coucheries, de relations tordues entre les gens, dans un style assez fleuri.
Mais ça tient aux gens qu’il rencontre. Des vieux rebelles, des misfits à la Lee Marvin, Bob Mitchum, Elisha Cook Jr… Grover était un amoureux du langage. Je savais que je ne pourrais jamais lui rendre justice en le traduisant, qu’il manquerait la moitié de la musique. Si je me suis résigné à faire ce livre, c’est d’abord parce que Grover n’est plus là, et parce que j’ai eu accès à toutes ses archives. Il gardait tout, comme s’il documentait le fait qu’on lui ait fait une injustice en ne lui accordant pas la reconnaissance à laquelle il estimait avoir droit.
Mais il était quand même reconnu aux Etats-Unis ?
Assez peu. Dix ans après sa mort, une université du Texas a publié un recueil de ses articles et lui a rendu hommage. Mais ça se passait surtout au Texas. Son histoire est tragique : pendant trois ans à RS, il était dans l’oeil du cyclone. Non seulement il était en première ligne dans le San Francisco de 1971- 73, mais en tant que responsable de rubrique, il amenait des gens comme Nelson Algren ou Allen Ginsberg. Après, il a galéré, il a été freelance toute sa vie. J’aime ce mot, freelance. Et Grover meurt au moment où il allait écrire le bouquin de sa vie romanesque.
Freelance est-il un autoportrait ?
Non, pas du tout ! Il y a peut-être des trucs en filigrane, mais ce n’est pas un portrait de moi. C’est plutôt la cigale et la fourmi, l’histoire de deux potes de lycée, Larry McMurtry et Grover Lewis, l’un qui atteint la gloire et pas l’autre. Et celui qui a réussi n’est pas forcément le plus talentueux. Ensuite, il y a mon histoire avec lui : un petit mec influencé par lui, qui finit par le rencontrer et devenir son ami.
Hormis la photographe Annie Leibovitz, il y avait peu de femmes dans cette aventure journalistique ?
C’est vrai. Plus tard, quand Grover écrivait pour New West, il a côtoyé Joan Didion. Mais Didion pratiquait un journalisme plus newyorkais, plus analytique, plus gourmet. C’était très New Yorker, elle pouvait passer trois mois à enquêter pour un reportage. A RS, on payait pas les types à bosser trois mois pour un seul article.
Freelance dessine ta vision du journalisme ?
Non, parce que le journalisme, je ne connais pas. J’ai appris très tard ce que c’est censé être. On me met sur une histoire, je suis incapable de trouver les sources. Je n’ai aucun réflexe journalistique habituel. Une fois, j’étais à L.A. avec Jean-François Fogel au moment du tremblement de terre de Mexico. Il voulait m’emmener illico là-bas, je n’en avais aucune envie, alors que c’était THE story ! Fogel y est allé tout seul. Il a fait un super reportage qui est passé rapidement dans Le Point. Fogel était un vrai journaliste, moi, un amateur. Je ne me suis jamais considéré comme journaliste. Je ne sais pas comment appeler ce que je fais depuis trente-cinq ans. J’écris des papiers que je place dans certains journaux ou magazines. Comme Grover.
Ce “journalisme” à ta façon est-il encore possible aujourd’hui ?
Non. Les gens n’ont plus envie de lire. D’ailleurs, c’est pour ça que je suis en train de me faire lourder de Libération. Il y a bien XXI (revue trimestrielle de grands reportages – ndlr), qui tente de faire ce qu’on faisait il y a quinze ans, mais c’est une espèce de radeau de la Méduse de tous les mecs qui ne peuvent plus le faire dans leurs journaux habituels. Il y a encore des lecteurs pour ça, mais pas assez pour que ça se passe dans plein de journaux. Moi, j’ai toujours eu la chance d’avoir des sortes de mécènes qui se sont intéressés à mes lubies, que ce soit à R&F, chez Grasset, ou à Vogue aujourd’hui… Je vais prochainement publier un recueil de mes articles de Libé où je vais rappeler que je n’avais aucune idée du degré d’anomalie injouable de mes papiers. Heureusement que Bayon était là à s’arracher les cheveux pour faire rentrer mes trucs au chausse-pied. Passer des machins de huit pages dans un quotidien où je ne connaissais quasiment personne, il me fallait un culot qui relevait surtout de l’inconscience. Aux Etats-Unis, contrairement à certaines apparences, c’est plus trop possible non plus. On cite souvent Vanity Fair, mais c’est très orienté people.
Selon toi, c’est quoi un bon article ?
Un truc qui me surprend, qui oublie les règles, les automatismes.
CINQ GRANDES PLUMES AMÉRICAINES
GROVER LEWIS, le prolixe
Sujet principal du livre de Philippe Garnier, quasi inconnu en France, il a écrit dans Rolling Stone de 1971 à 1973 (puis dans diverses publications jusqu’à sa mort en 1995), couvrant notamment les tournages de films dans des papiers-fleuves bourrés d’anecdotes et rédigés dans une langue sophistiquée et imagée, infusée dans son enfance brutale au fin fond du Texas.
HUNTER S. THOMPSON, le défoncé
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Débutant dans The Nation, écrivant dans Rolling Stone à partir de 1973 (il y entre en menaçant le patron Jann Wenner avec un flingue), il est devenu l’incarnation du “gonzo” journalisme, se mettant en scène dans ses articles, défoncé à toutes les substances (Las Vegas Parano, La Grande Chasse au requin…), marquant les esprits par son style baroque, viril et bravache défiant toutes les formes d’autorité ou d’académisme.
TOM WOLFE, l’écrivain
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Aussi célèbre pour sa tenue vestimentaire (costume blanc trois pièces) que pour ses textes (Acid Test, Le Bûcher des vanités…), il n’était pas salarié de Rolling Stone mais y était une sorte d’écrivain invité régulier, y publiant ses textes en feuilletons avant qu’ils ne deviennent des livres. Plus classique, moins barré que Lewis ou Thompson.
GREIL MARCUS, le professeur
Responsable des chroniques de disques pendant les premières années de Rolling Stone, puis grande plume occasionnelle du journal, Greil Marcus est le “professeur” de la bande, aux sens propre et figuré(il enseigne à Berkeley). D’une immense érudition historique, culturelle et politique, Marcus écrit dans un style touffu et sérieux, assez universitaire, et parfois même un poil chiant. A quand même écrit des livres importants comme Mystery Train, Lipstick Traces ou Dead Elvis.
LESTER BANGS, le plus doué
Le plus dingue, le plus allumé et le plus doué stylistiquement. Dans ses meilleures années (à Creem plutôt qu’à Rolling Stone où il était un peu bridé), son écriture était l’équivalent d’un riff de guitare électrique, d’une impro free-jazz ou d’une dérive psychédélique. Comme il l’a écrit lui-même avec un mélange d’orgueil et d’humour, il était “le meilleur écrivain américain qui n’a rédigé que des critiques de disques”. Ses meilleurs textes sont réunis dans Psychotic Reactions…, traduction française d’une langue intraduisible.
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