Visiblement agacé par la chorégraphie contre la réforme des retraites réalisée par des élues de gauche, lundi 17 février, Meyer Habib a provoqué un tollé en les insultant de “petites connes” sur Twitter.
Très remonté par la performance réalisée par des élues de gauche contre la réforme des retraites, le député et Vice-président de la commission des affaires étrangères Meyer Habib s’est déchaîné, le mercredi 19 février, sur Twitter : “#ACauseDesPetitesConnes Après la tête #Macron sur une pique, parodie de lynchage d’Emmanuel Macron #ACauseDeMacron. Élues #LFI #PCF #EELV piétinent la #Republique & nos valeurs. Ignoble, pathétique !! Esther Benbassa, Clémentine Autain, Elsa Faucillon, indignes de porter l’écharpe”.
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#ACauseDesPetitesConnes 🎤🎵 Après la tête #Macron sur une pique, parodie de lynchage @EmmanuelMacron #ACauseDeMacron. Élues #LFI #PCF #EELV piétinent la #Republique & nos valeurs. Ignoble, pathétique!! @EstherBenbassa @Clem_Autain @ElsaFaucillon indignes de porter l'écharpe 🇫🇷 https://t.co/vU3BfkwZwt
— Meyer Habib (@Meyer_Habib) February 19, 2020
Les trois élues en question s’étaient rendues devant l’Assemblée nationale, lundi 17 février, à l’occasion d’un rassemblement organisé par la France Insoumise (FI) contre la réforme des retraites. Alors que le projet de loi était examiné au sein de l’hémicycle pour la première fois ce jour-là, elles ont réalisé, accompagnées d’autres personnalités politiques et manifestantes, une chorégraphie sur l’air d’un remix intitulé A cause de Macron.
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Afin de dénoncer un système de retraites particulièrement désavantageux pour les femmes, déguisées en “Rosie the Riveter”, symbole de la lutte féministe, elles ont entonné, en chœur, cette reprise du titre A cause des garçons (de Laurence Heller et d’Hélène Bérard en 1987, repris par Yelle en 2007). Une performance déjà réalisée par les militantes d’Attac vendredi 24 janvier, lors du 51e jour de grève interprofessionnelle, reprise ensuite aux quatre coins de l’Hexagone.
Meyer Habib persiste et signe
Et pour Meyer Habib, ça ne passe pas. Le député UDI a réitéré ses propos, jeudi, lors d’une séance à l’Assemblée nationale, et a accusé les parlementaires d’avoir “piétiné dans une parodie de lynchage la marionnette du président de la République”.
Il a également assumé son tweet, déclarant de manière virulente, sous les huées de certains députés présents dans l’hémicycle : “Et j’ai [tweeté] #ACauseDesPetitesConnes parce que c’est bien le minimum qu’on puisse […] Et c’est marrant. C’est scandaleux ce que vous faites ! Vous attisez la haine”.
“Sexiste et insultant”
Face à cela, Clémentine Autain, la députée de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, a dénoncé le caractère “sexiste” et “insultant” des propos tenus par Meyer Habib. “Nous avons chanté, nous avons dansé, nous avons parodié, nous avons contesté. C’est un droit démocratique fondamental” a-t-elle ensuite déclaré, accompagnée d’applaudissements.
Hier, le député @Meyer_Habib nous traitait ici de "petites connes" parce qu'avec @ElsaFaucillon, @ManonAubryFr et @EstherBenbassa, nous avons dansé contre la réforme des #retraites. Ce matin, il nous insulte à nouveau en hémicycle. Nos réactions 👇 pic.twitter.com/48i65hzQKD
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) February 20, 2020
De son côté, Marie-George Buffet, également présente, a défendu ses collègues et s’est indignée que de tels propos puissent être proférés par un député : “Vous faites honte à la République par vos propos ! Vous n’acceptez pas que des femmes se lèvent pour dire ce qu’elles pensent, vous les rabaissez par vos propos sexistes et vulgaires, votre comportement donne à voir de votre pensée politique : pas très grande”.
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