Frida Kahlo, Joséphine Baker, Tove Jansson ou la femme à barbe Clémentine Delait : quarante portraits issus des deux tomes de la bande dessinée « Les Culottées » de l’illustratrice Pénélope Bagieu sont exposés à la galerie Barbier & Mathon jusqu’au 2 décembre. L’occasion de (re)découvrir quelques unes de ces femmes « qui ne font que ce qu’elles veulent ».
Princesses, guerrières, révolutionnaires, artistes, exploratrices, scientifiques ou gardiennes de phare : les femmes dépeintes par l’illustratrice Pénélope Bagieu sont pleines d’audace et de volonté. Dans les deux tomes de sa bande dessinée Les Culottées, on croise des têtes connues – Frida Kahlo, Joséphine Baker – mais aussi des histoires plus confidentielles, des destinées personnelles de femmes au parcours extraordinaire tombées dans l’anonymat. Dans les mini-récits de ses livres, Pénélope Bagieu tisse avec humour et émotion le parcours de ces femmes qui « en ont ». Ses dessins sont à découvrir en grand format à la galerie Barbier et Mathon, qui expose jusqu’au 2 décembre quarante de ses portraits, dont on vous donne un petit avant-goût.
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Joséphine Baker : danseuse, résistante et mère de famille
Née à Saint Louis en 1906, fille de danseurs de cabaret, Joséphine Baker se fait remarquer sur scène à Broadway et file intégrer la Revue Nègre au théâtre des Champs-Elysées, où elle participe à l’introduction du charleston en France. Le succès est tel qu’elle est nommée meneuse de revue aux Folies Bergères, où elle enflamme la scène de sa « danse sauvage » (que Pénélope Bagieu décrit comme « l’ancêtre du twerk »). Joséphine est également une femme engagée : espionne à Paris durant la Résistance, elle s’engage pour les droits civiques aux Etats-Unis et marche aux côtés de Martin Luther King en 1963.
Clémentine Delait : femme à barbe
Femme d’un boulanger dans les Vosges, Clémentine décide de reconvertir le business familial en bar-cabaret. Depuis toute petite, Clémentine se bat avec une pilosité faciale développée… jusqu’au jour où elle tombe sur une femme à barbe en visitant une foire et décide de ne plus jamais se raser. Elle devient une vedette dans son café, puis rapidement à travers le monde, posant pour des photos (pour lesquelles elle obtient l’autorisation de se déguiser en homme) et devenant même la mascotte des poilus pendant la Première Guerre Mondiale.
Tove Jansson : peintre et créatrice de trolls
Née à Helsinki en 1914 dans une famille d’artistes, Tove Jansson publie son premier livre à 13 ans. Elle part étudier les beaux-arts à Stockholm, Paris et Rome, mais se sent vite étouffée par le milieu avant tout masculin. Elle plaque l’école et fonde son propre collectif d’artistes. La Deuxième Guerre Mondiale éclate, Tove en sort traumatisée : en réaction, elle imagine une paisible famille de trolls, les Moumines, dont elle publie les histoires dans des livres illustrés inspirés de son enfance heureuse. Le succès est fulgurant, elle devient vite une artiste internationale. La marque Moumine se développe via de nombreux produits dérivés, que Walt Disney tente de racheter. Elle refuse et préfère rester indépendante.
Wu Zetian : impératrice
Remarquée pour son intelligence et sa beauté, Wu Zetian devient l’une des concubines de l’empereur du Sichuan (poste considéré comme le plus grand honneur pour une femme à l’époque). Elle est rapidement promue secrétaire, et à la mort de l’empereur épouse son fils. Elle devient elle-même impératrice en 690, la première femme à porter ce titre dans l’histoire de la Chine. Durant son règne, elle se bat contre la corruption, favorise la position sociale des femmes et améliore les conditions de vie des paysans.
Pénélope Bagieu – Culottées, du 3 novembre au 2 décembre à la galerie Barbier & Mathon, 10 rue Choron Paris 9e.
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