Le casting est imposant, mais n’allez pas y chercher un remake du mythique Le Bon, la brute et le truand. Il y a là Patrick Buisson, l’indispensable conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, l’homme de la victoire de 2007 et du quinquennat ultra-droitier qui a suivi. Son livre, qu’on attend brûlant, sur la présidence Sarkozy fait déjà […]
Le casting est imposant, mais n’allez pas y chercher un remake du mythique Le Bon, la brute et le truand. Il y a là Patrick Buisson, l’indispensable conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, l’homme de la victoire de 2007 et du quinquennat ultra-droitier qui a suivi. Son livre, qu’on attend brûlant, sur la présidence Sarkozy fait déjà trembler les Républicains ; Eric Zemmour, bête cathodique auteur l’année dernière d’un retentissant livre, Le Suicide français, succès en librairie (Albin Michel, 300 000 exemplaires vendus), surfant sur le chemin des angoisses françaises et enfin Philippe de Villiers, double candidat malheureux à la présidentielle (4,7% en 95 et 2,3% en 2007) qui triomphe actuellement en librairie avec son livre : Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (Albin Michel, déjà 50 000 exemplaires vendus).
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Les démons de la Droite, Zemmour, De Villiers, Buisson en Une de L’Express (ça pique) : pic.twitter.com/aWDzMqKgUM
— François & Pascal (@Leblogtvnews) 4 Novembre 2015
« La petite bande qui sent le soufre »
Ces trois là ont pris pour habitude de se retrouver régulièrement (depuis janvier) au premier étage du restaurant La Rotonde à Montparnasse, une adresse réputée du milieu politique et médiatique parisien. Comme le raconte L’Express sous la plume de Tugdual Denis et d’Eric Mandonnet, « la petite bande qui sent le soufre aime trop la politique et l’Histoire pour se contenter de jouer les conservateurs. Passer des mots à l’action : le trio rêve de se transformer en triumvirat. » Ils rêvent de récolter les voix des déçus de la droite classique, institutionnelle, européenne et libérale pour imposer leur vision identitaire, souverainiste, conservatrice et réactionnaire.
Dans le rôle du théoricien, Buisson évidemment. Il veut convaincre ses deux acolytes de se mettre en avant, de s’engager. Buisson constate « l’évaporation des formes politiques partisanes » et croit prédire : « Ce qui va se passer aura lieu en dehors des partis. Une nébuleuse prend corps. Si nous pouvons, chacun dans notre registre, contribuer à accélérer ce phénomène, nous aurons accompli notre devoir. » Hier partisan d’un rapprochement des droites, Buisson veut clairement exploser cette dernière pour ramasser les pots cassés.
Philippe de Villiers, « l’Agité du bocage » comme aime à le surnommer le Canard Enchaîné, est d’ores et déjà emballé : « Les intellectuels sont censés travailler dans leur coin, ils sont aujourd’hui sur la place publique, tandis que les hommes politiques sont censés être à l’écoute du peuple, ils ne le sont plus et ne font que lui mentir. »
« Personne n’a osé être Mitterrand, s’allier avec le Front national pour récupérer l’électorat populaire »
Enfin il y a Zemmour, qui ne se cache plus : « Nous sommes des amis d’accord sur 99% des sujets », commente-t-il. Glaçant. « Pendant vingt ans, j’ai pensé que le paysage politique français allait se recomposer autour du clivage de Maastricht. Mode de scrutin, pusillanimité des hommes… Cela ne s’est pas fait. Personne n’a osé être Mitterrand, s’allier avec le Front national pour récupérer l’électorat populaire », explique-t-il.
Derrière ce trio aux « dizaines de milliers de lecteurs, mais aussi 189 années », rappelle L’Express, se profile la relève, représentée par Geoffroy Lejeune (27 ans qui écrit pour Valeurs actuelles) et Eugénie Bastié (23, pour le site du Figaro). Jeunes mais déjà ultra-médiatiques, invités chez Ruquier ou chez TaddeÏ. Dans son livre imaginant un Zemmour candidat à la présidentielle qui s’appuie sur des faits réels, Geoffroy Lejeune racontait un déjeuner entre Zemmour, De Villiers et Buisson ayant eu lieu au début de l’année.
« Marine Le Pen est de gauche, Sarkozy est un traître, Hollande est mort, explique ce jour-là l’idéologue Patrick Buisson à ses convives. Il y a un espace pour toi, Eric. La solution, c’est toi qui l’as entre les mains. Ta mission te dépasse. » Trois fois, le polémiste du « Figaro » répond : « Déconnez pas ! ».
Depuis la parution de son livre, Geoffroy Lejeune mais aussi Eugénie Bastie multiplient les rencontres avec leurs aînés, ne manquant aucune de leurs leçons. En 2013, Buisson déclarait dans Le Monde : « Nous sommes trois petits démons bien utiles maintenant que le grand démon (Jean-Marie Le Pen) va quitter la scène ». Nous voila prévenus.
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