Alexandre, consultant en management de 27 ans, a été frappé par deux chauffeurs de taxis dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juin pour avoir reproché à l’un d’entre eux de refuser de le transporter.
Le nez, le sinus maxillaire fracturé, et le risque que la moitié de son visage reste insensible à vie. Alexandre, 27 ans, a été frappé par deux chauffeurs de taxis à Lyon dans la nuit du samedi 20 juin à dimanche. Interrogé par Les Inrocks, ce consultant en management explique qu’il sortait d’un séminaire organisé par l’Institut français des relations internationales (Ifri) aux alentours de 2 heures du matin.
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Avec un ami allemand, il part “en éclaireur” pour essayer de trouver des taxis pour ses amis et lui. « J’ai essayé de monter dans un taxi normal, qui avait sa lumière verte allumée. Il n’a pas voulu nous prendre, prétextant qu’il était en grève« , explique le jeune homme. Les deux hommes discutent, Alexandre affirme avoir garder un ton « posé ».
“Je l’ai invité à mettre sa lumière en rouge, en lui disant que le plus simple pour tout le monde serait qu’il se mette en route. Il m’a traité de fils de pute en me disant de me mêler de mes oignons.”
C’est alors que le jeune homme lui lance : “Avec de tels propos, pas étonnant que les clients préfèrent Uber. »
“J’entends dans ma tête que quelque chose s’est cassé”
Enervé, le chauffeur sort de son taxi pour en découdre. C’est un deuxième chauffeur, « plus grand et costaud » qui vient se mettre entre eux. D’après Alexandre, le ton serait alors descendu et ils se seraient serré la main, avant de se séparer.
“Puis au bout de 50 mètres, il y a quelqu’un qui me retient par l’épaule. Il me frappe une fois, puis deux. J’entends dans ma tête que quelque chose s’est cassé.” Quand son ami intervient pour le protéger, les deux chauffeurs de taxis battent en retraite. “Il y avait une quinzaine de taxis aux alentours, aucun ne s’est proposé pour m’amener à l’hôpital. » Le jeune homme a depuis porté plainte. Selon lui, les deux chauffeurs de taxi ont été entendus par la police.
De son côté, le président de la fédération des taxis indépendants du Rhône, Pascal Wilder, a déclaré sur Europe 1 mardi 23 juin qu’il n’y avait pour l’instant « aucune preuve » qu’Alexandre ait été frappé par un conducteur de taxi : « Ce monsieur a eu une altercation physique avec quelqu’un, mais on a aucune preuve que ce soit les taxis qui l’ont agressé » Avant de préciser :
“L’endroit où l’altercation s’est déroulée est sous vidéosurveillance, donc la police va récupérer les bandes. Si ce sont mes collègues (qui l’ont agressé), la justice fera son travail, mais pour l’instant on ne peut pas dire autre chose.”
La police lyonnaise a toutefois confirmé au journal 20 minutes lundi 22 juin que le jeune homme avait “été frappé au visage à coups de poing par des chauffeurs de taxi« . Un chauffeur de taxi, qui dit avoir été témoin de l’altercation, a quant à lui confié à BFM ce 23 juin que quelqu’un lui a rapporté « qu’on lui a demandé de patienter avant de monter dans le taxi, et qu’on ne lui a pas refusé la course. »
Un appel au calme
Depuis les événements, Alexandre s’est pris en photo et a partagé son visage tuméfié sur son profil Facebook, qui est public. Une connaissance a également publié l’image sur Twitter.
Mon pote s’est fait tabasser par des chauffeurs de taxi à Lyon parce qu’il a pris un Uber Pop http://t.co/Wg0GIky4gW pic.twitter.com/Ot2XPqTZ5P
— Thibaut Octave (@Thibaut_Octave) 22 Juin 2015
Le post a rapidement donné lieu à des débats entre l’internaute et des comptes en soutien aux taxis dans leur guerre contre les VTC et, plus précisément ces derniers temps, contre les UberPop.
@Thibaut_Octave dsl pr lui mais de la même maniere des taxis sont agressé quotidiennement pic.twitter.com/Ca2anpw63Q
— taxienguerre (@zaherinho) 22 Juin 2015
“Je ne comprends pas ce qu’il passe dans ce pays pour qu’on arrive à un tel niveau de violence. Je veux avant tout envoyer un message d’appel au calme”, conclut Alexandre, encore sous le choc. Il a depuis reçu un « message de sympathie » de Uber.
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