[La loupe] Après avoir mis en scène tous les aspects de sa vie, Paris Hilton a tenté de recréer du désir autour de sa personne en médiatisant une vraie fausse mort.
Vol d’ennui
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Fin juin, une émission de télé égyptienne organisait un canular au retentissement planétaire en faisant croire à Paris Hilton, starlette des années 2000, que son avion allait s’écraser. Résultat : une vidéo débordant de hurlements, de turbulences, de pleurs, d’interjections à portée religieuse et de sauts dans le vide.
Tous les éléments, donc, pour une reprise de masse sur l’internet mondial. Chaque média y allant de son texte compatissant tout en postant allègrement les images d’une personne paniquée car persuadée d’aller vers une mort certaine
Attention spoilers
Il est des morts plus spectaculaires que d’autres. L’agonie de madame Bovary, violente et sensationnelle, se distingue du trépas discret, escamoté, de Gervaise dans L’Assommoir. Quand la première, secouée par un souffle furieux, halète, vomit de la bile noire et rit d’un rire frénétique face à une audience tétanisée, la seconde disparaît sous l’escalier sans que l’on ne sache jamais au juste de quoi elle était morte (“On parla d’un froid et chaud”). Cela dit, concernant le personnage de Paris Hilton, la chose ressemble plutôt à une scène criarde et bâclée d’un téléfilm de mauvaise qualité.
The simple death
Evidemment, l’héritière Hilton était en fait au courant. Celle qui semblait pétrifiée (et menaçait a posteriori de porter plainte) aurait même signé un contrat d’un million de dollars pour jouer dans cette pseudo-caméra cachée.
N’intéressant plus personne et ayant déjà médiatisé tous les aspects de sa vie (sexuelle comme sociale), il ne restait à Paris Hilton qu’une seule chose : mettre en scène sa mort (ou presque). Emma Bovary survécut à Flaubert. Pas sûr que mademoiselle Hilton se survive à elle-même.
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