Galliano chez Margiela, Guillaume Henry chez Nina Ricci… Pour les créateurs de mode, la rentrée s’est faite en mars. Bilan des prestations des nouveaux directeurs artistiques de cette saison. La bonne élève : Nadège Vanhee-Cybulski CV : Des passages aux studios de Margiela et Céline, la direction de The Row et désormais celle d’Hermès – parcours sans […]
Galliano chez Margiela, Guillaume Henry chez Nina Ricci… Pour les créateurs de mode, la rentrée s’est faite en mars. Bilan des prestations des nouveaux directeurs artistiques de cette saison.
La bonne élève : Nadège Vanhee-Cybulski
CV : Des passages aux studios de Margiela et Céline, la direction de The Row et désormais celle d’Hermès – parcours sans faute pour cette diplômée des Beaux-Arts d’Anvers. Suffisant pour reprendre les rênes d’une maison qui a connu Margiela, Gaultier et Lemaire?
Le résultat : Une première collection qui célèbre la matière ADN de la maison, le cuir sous toutes ses formes (les plus exquises – cf la première silhouette) et fait référence aux grands canons de l’histoire Hermès : l’héritage équestre via une veste à l’intérieur matelassé, les iconiques foulards par des touches de soie… Respect et maîtrise.
Le bad boy en rémission : John Galliano
CV : Quinze ans chez Dior, une subite descente aux enfers avec l’affaire des propos antisémites, trois ans de silence et une nomination surprise à la direction artistique d’une maison qui fait de l’anonymat des membres de son studio de création sa marque de fabrique.
Le résultat : Assez spectaculaire. Si le défilé couture avait été un premier pas plus qu’encourageant dans le monde Maison Margiela, les marquises déchues de Galliano, barbouillées de rouge à lèvres, prouvent que son imaginaire un peu barré a trouvé un terrain commun avec les collections les plus audacieuses de Margiela. Pour citer Style.com, « il n’a pas perdu de temps ! ».
Le it-couple : Christophe Lemaire et Sarah-Lin Tranh
CV : Après son départ de chez Hermès la saison dernière, Christophe Lemaire devient Lemaire tout court et salue pour la première fois avec celle qui l’épaule dans sa vie aussi bien personnelle que professionnelle, sa femme Sarah-Lin.
Le résultat : la collection – volumes maîtrisés, jeux de matières et une allure nette – pourrait peu surprendre tant on est quasi habitués à la virtuosité Lemaire, qu’il soit chez lui ou ailleurs. Mais le duo relève la barre par un unique détail : la sacoche « paire de seins » qui étonne et séduit.
Le populaire : Guillaume Henry
CV : Il a insufflé un vent de cool chez Carven, marque historique qui devient subitement la griffe des Parisiennes dans le coup. La signature Henry : les petits sweats courts et l’omniprésence du style preppy.
Le résultat : Girly, mais pas trop. L’enjeu de donner un coup de jeune à une marque connue pour ses créations poudrées est relevé : quelques paillettes, beaucoup de fluidité, des jeux de matières et de longueurs… Mention spéciale aux manteaux qui viennent structurer l’allure, et donnent une sacrée dose de cool à la marque jusqu’ici un peu oubliée. Les félicitations du jury.
Les nouvelles têtes : Alexis Martial et Adrien Caillaudaud
CV : L’un a fait ses classes chez Iceberg, l’autre chez Marc Jacobs; tous deux se sont retrouvés chez Givenchy. Le coup de jeune se fait littéral avec la nomination des deux (tout juste) trentenaires, suite au départ de Guillaume Henry, dont la relève apparaît comme un défi conséquent pour deux noms peu connus.
Le résultat : Pas d’inquiétude, l’esprit Carven est là : les jeunes filles en fleur version Martial-Caillaudaud portent l’imprimé asiatisant comme personne, en plus de petites vestes dynamiques et de pantalons fittés taille haute. Sans oublier la touche luxe : le duo récolte un bon point pour ses pardessus en cuir d’anguille.
L’alumni : Vanessa Seward
CV : Après huit ans à la direction artistique de la marque Azzaro, la franco-argentine collabore durant plusieurs saisons avec la marque A.P.C. pour des collections capsule à succès où l’épure de la marque est relevée de touches subtiles de féminité. Avec l’aide de Jean Touitou, Seward présente cette saison sa première collection en nom propre.
Le résultat : une ambiance jeune fille des 70’s, toute en blouses miroitantes et jeans flare taille haute. Mention spéciale aux poches arrières brodées aux noms des mannequins, petit côté Lux Lisbon dans The Virgin Suicides.