Le ministère de l’Intérieur a finalement annoncé jeudi aux préfets que chaque panneau indiquant un radar sera remplacé par un « radar pédagogique » ou radar indicateur de vitesse. Retour sur les déclarations qui, depuis des années, ont annoncées tantôt la fin, tantôt le caractère intouchable de ces fameux panneaux.
Même sur Internet, l’Etat avait décidé de ne plus signaler ses radars. Sur le site du ministère de l’Intérieur, depuis le 11 mai dernier, on peut lire : « il a été décidé de supprimer l’information sur la présence des radars fixes. La carte n’est donc plus consultable en ligne« . Heureusement, on la trouve toujours ici, ici ou encore là.
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Aujourd’hui, après plusieurs semaines de cacophonie, le gouvernement a effectué un ultime revirement : les automobiliste continueront d’être systématiquement avertis de la présence d’un radar fixe. Les panneaux indiquant les radars vont bien disparaître mais ils seront remplacés par des « radars pédagogiques ». Sorte de radar sans flash qui informe l’automobiliste de sa vitesse, et ce, « dans une zone précédant le radar s’étendant de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres« , précise une fiche de synthèse transmise par le ministère de l’Intérieur aux préfets et consultée par l’AFP.
Ce n’est pas la première fois que les panneaux indicateurs de radars font parler d’eux avant une élection présidentielle.
Autre période pré-électorale, mêmes panneaux intouchables
Sur RTL le 3 mai 2007, ces fameux panneaux étaient déjà évoqués par Nicolas Sarkozy. Alors candidat à la présidentielle, il se voulait clair sur le sujet : pas question d’y toucher.
« Les radars, c’est pas fait dans mon esprit pour remplir les caisses de l’Etat. D’ailleurs, vous avez raison, ce serait scandaleux d’enlever les panneaux qui (les) préviennent… »
(Voir la vidéo à partir de la 10e minute)
En 2009, c’est Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, qui porte plainte contre une fausse note prétendument signée de son chef de cabinet. Ce document annonçait tout simplement, « à compter du 1er janvier 2010« , la suppression prochaine des panneaux de signalisation des radars. (cliquer sur l’image pour voir le document)
A propos de cette note, Jacques Chevalier, chef de la chronique automobile au Figaro, avait alors déclaré de manière prémonitoire :
« Nous avons aussitôt flairé le canular. Mais nous savons aussi d’expérience que certaines informations apparemment incroyables finissent par se concrétiser, surtout en matière de sécurité routière… »
Ultime épisode
Contre l’avis du gouvernement, le Parlement a voté à l’automne 2010 l’assouplissement du permis à points. En réponse, en mai dernier, le gouvernement annonçait la suppression des panneaux signalant les radars. La grogne commençant à monter, le 24 mai dernier, François Fillon se voulait ferme.
« Le gouvernement ne reviendra pas sur la fin de la signalisation systématique des radars. »
Les manifestations de motards et d’automobilistes associées à la lettre de 73 députés UMP adressée au Premier ministre ont eu raison du projet. Les radars seront toujours indiqués, mais différemment.
Environ 4 000 radars pédagogiques devraient être installés sur les routes françaises d’ici fin 2012. La note transmise aux préfets l’assure, le coût du démontage des panneaux remplacés par ces nouveaux outils pédagogiques, sera financé par les amendes payées par les contrevenants.
Geoffrey Le Guilcher
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