Dotée d’un rare franc-parler, l’auteure de bande dessinée (Les Culottées) déteste le beige, est nostalgique du sirop pour la toux, connaît toutes les répliques du film Mina Tannenbaum et parle beaucoup trop vite.
Quel est le premier geste que vous faites au réveil ?
J’adorerais dire “m’étirer et boire un verre d’eau”, mais en fait, je repousse tout de suite mon réveil tous les matins.
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Qu’est-ce qui vous obsède ?
C’est vraiment nul comme réponse, mais c’est très sincère… Je passe la matinée à me demander s’il est bientôt l’heure de manger. En général, c’est très compliqué à partir de 11 heures, je regarde ma montre toutes les deux minutes. Et ça me pourrit mes matinées.
Qu’est-ce que vos parents ne vous ont pas appris ?
Ma mère ne m’a pas du tout appris à fermer ma gueule. C’est un truc que j’ai vraiment hérité d’elle, j’ai beaucoup de mal à garder les choses pour moi quand je ne suis pas contente. Je pense qu’en fait, plus on vieillit et plus c’est utile. Donc finalement, si au début, ça pouvait paraître comme une mauvaise habitude qu’elle m’a transmise, je pense que ça m’a aussi aidée à éviter plein de mauvaises situations.
Quel est le goût de votre enfance ?
Le goût de mon enfance ? J’avais compris le goût de mon “enfant”, je trouvais ça très curieux comme question… (rires). Les sirops pour la toux. J’étais tout le temps malade quand j’étais petite. Et le sirop était toujours dégueulasse, mais c’était comme une petite madeleine instantanée. Et encore aujourd’hui, je retourne en enfance quand j’en bois.
Quel est l’endroit où vous retournez et que pourtant vous détestez ?
Je n’habite plus dans le pays où j’ai grandi, et à chaque fois que je retourne à Paris, je ne peux pas m’empêcher de faire un pèlerinage et de repasser devant mon collège et mon lycée, avec une pointe de nostalgie. Alors qu’en réalité ce ne sont pas du tout des bons souvenirs. J’ai détesté l’école, donc je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais à chaque fois je retourne quand même devant.
Quelle est la couleur que vous ne porteriez jamais ?
Le beige. Généralement, le beige est plus bronzé que moi, et donc c’est vraiment la couleur qui me donne la pire sale gueule. Je suis très admirative des femmes super élégantes, un peu comme Gwyneth Paltrow, qui sont toujours en nude, sable ou beige… Sur moi c’est tout simplement ignoble.
Quelle scène de film connaissez-vous par cœur ?
Mina Tannenbaum de Martine Dugowson avec Romane Bohringer et Elsa Zylberstein. Je connais tout le film par cœur.
Quel est le film/le disque/l’artiste qui vous met hors de vous ?
Bertrand Cantat.
Qu’est-ce qui ne vous plaît pas chez vous ?
Je parle beaucoup trop vite. Je sors d’une émission de radio, je viens de me réécouter, et je me tape la tête contre le mur en me disant : “Ahhh mais articule, parle lentement ! On dirait que t’es tout le temps sous speed.” Je pense que tout ce que je dis aurait plus de force si j’apprenais à parler moins vite.
Que faites-vous quand votre créativité est bloquée ?
Je ne travaille pas, j’attends. Pour pouvoir créer, il faut que je sois dans la frustration de ne pas pouvoir le faire, c’est-à-dire quand je suis coincée sur un projet parallèle qui prend du temps, ou quand je suis bloquée trop longtemps dans les transports.
Qui avez-vous imité pour devenir vous-même ?
Personne, j’espère. Mais inconsciemment, sûrement plein de gens. Quand j’étais petite, les dessins que j’ai le plus recopiés, c’était ceux de Mafalda, alors peut-être que j’ai un peu imité Quino, son auteur.
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