Aussi absurde que poétique, la première saison de cette mini websérie conceptuelle balance des trouvailles visuelles assez dingues. Et en plus c’est drôle.
2016 est une année toute pourrie ? La websérie Ouai j’vois ouai apporte un peu de réconfort avec une fin de première saison dans la lignée du reste. Poétique, très absurde, parfois un peu trash, toujours drôle, bourré de trouvailles visuelles assez géniales, ce format court signé des jeunes réals Vincent Castant et Solène Azoulay a dévoilé son quinzième épisode – le dernier prévu pour l’instant – plus de deux ans après la première publication. Une chose n’a pas changé malgré le temps : c’est toujours autant l’hallu.
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La websérie raconte les errances banales d’un vingtenaire biarrot qui s’installe à Paris et pose un regard naïf sur le monde étrange autour de lui. Etrange dans le sens où Vincent Castant, également dans le rôle central de la narration, semble faire le récit d’un décrochage progressif avec la réalité. Dans un torrent d’animation, de délires clipesques et parfois de stop-motion (genre dans l’épisode 11), il est question d’une romance avec la boulangère du coin, d’obsession pour le zoo de Vincennes ou encore de voyages en Inde pour s’initier au chamanisme. Le tout se termine dans l’espace et remet en question l’existence du monde. Ouais.
« J’ai d’abord commencé à faire des billets d’humeur sur ma nouvelle vie à Paris, raconte Vincent Castant. Solène, que j’avais rencontrée l’été précédent, m’a proposé d’adapter ça en vidéo. Quand on s’est vus pour en discuter, j’ai su qu’on allait bien s’entendre, qu’on était sur la même longueur d’onde. On a commencé comme ça, et les premiers épisodes sont venus très rapidement. Ensuite, on a ralenti le rythme et j’ai repris mes petits dessins, mais cette fois sous forme de BD. »
Une BD titrée La grosse tête orange, dont l’univers absurde et poétique ne s’éloigne pas trop du concept Ouais j’vois ouai de base. On retrouve d’ailleurs le même genre de visions créatives dans les débuts de Vincent Castant en tant que clippeur, notamment pour le dernier single de Jacques (en vrai, c’est un des meilleurs clips de l’année).
Soyons clairs: derrière la douceur et naïveté apparentes, Ouais j’vois ouai est un projet assez radical esthétiquement, et il part vite en couille dans la narration de cette pseudo-quête personnelle et amoureuse. Mais c’est justement la liberté formelle et les délires bien perchés de Vincent Castant et Solène Azoulay qui donnent toute sa valeur à cette petite pépite de l’internet. Et après ? Rien de prévu, mais rien d’exclu non plus. L’espoir d’une suite est donc autorisé.
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