Installée à la station de métro Picadilly Circus, l’exposition “rubbish_1” pousse le consommateur à s’interroger sur l’impact de la surconsommation sur l’environnement via une mise en scène de photos de déchets trouvés dans les rues de Londres. Le résultat, aux allures de nature morte, interpelle et dérange.
Ce n’est pas par hasard qu’une exposition sur les déchets se tienne sous terre, référence à la pratique ultra polluante de l’enfouissement. Située à la station de métro Picadilly Circus à Londres, la galerie Soft Opening accueille « rubbish_1 », événement imaginé par la photographe britannique Harley Weir en collaboration avec l’artiste et poète Wilson Oryema.
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Résultat d’une fascination commune des deux artistes pour l’ultra consommation, l’exposition présente des photographies de déchets, composées comme des natures mortes, autour desquelles sont articulées des fragments de poèmes, affichés sous des panneaux vitrés. “La situation de notre consommation est terrifiante, et personne n’a la foi de rapporter sa propre bouteille d’eau ou cabas pour faire ses courses, » déplore la photographe Harley Weir au magazine AnOther.
Collaboratrice de grandes marques de mode (Céline, Calvin Klein) comme de magazines pointus (M Le Monde), la photographe Harley Weir a une vraie fascination pour les photos d’ordures. Elle a même créé un compte Instagram pour stocker ses clichés pris lors de ses promenades nocturnes dans les rues de son quartier.
En archivant ces images, elle dénonce nos pulsions à consommer. Du plastique non recyclable qui s’enlise dans les grillages des décharges aux mégots de cigarette qui dépassent d’une couche de neige, elle interroge : « où sont vos déchets? ». Toujours à AnOther, l’artiste explique vouloir choquer pour faire comprendre au visiteur que « les produits du quotidien qu’il achète religieusement lui survivent ».
Ce boulot d’archivage lui a d’ailleurs fait changer de mode de vie : la jeune femme essaye de produire le moins de déchets possible au quotidien. Elle ne met plus les pieds au supermarché et préfère les magasins locaux : « si nous arrêtons d’acheter dans les supermarchés, ils arrêteront de vendre. » En attendant que le message touche les 45 millions de voyageurs qui utilisent la station Picadilly Circus chaque année, les images présentées lors de l’exposition sont disponibles à la vente : 50% des bénéfices seront reversés à des oeuvres caritatives travaillant pour la réduction de plastique dans les océans.
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