Notre sélection est dédiée à la semaine de la fashion week masculine qui vient de s’écouler. Au programme, des pièces riches de références et d’audace.
En allant se promener dans les eighties avec Kidill
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Des cheveux coiffés en spike ou bicolores, des sigles anarchistes, des motifs animaliers électrifiants, le jeune label Kidill a présenté une collection qui rappelle les années punk dans toute leur provocation, superposant un regard millenial et des canons vestimentaires historiques.
Yellow Innovation, start-up studio du groupe La Poste monte une collection de vêtements 100 % made in France. Elle invite le jeune styliste Jeffrey Duranville – précédemment chez Louis Vuitton – à imaginer cette capsule tirée des uniformes des facteurs retrouvés dans les archives du groupe. Une collection aux influences 70-80’s qui imposera le T-shirt La Poste comme le nouveau DHL ?
Avec un look néocow-boy signé Sankuanz
Giovanni Gianonni/Sankuanz
Cette saison, le designer Shangguan Zhe mélange les genres et les inspirations. Il signe une collection directement inspirée de l’Ouest américain. Néosantiags et pantalons à la coupe seventies défilent sur fond de techno progressive. Un show à la fois moderne et nostalgique, incarné par des cow-boys postinternet fluo.
Eytys redonne à l’esthétique skate des années 1990 une nouvelle jeunesse dans l’ère du temps. En proposant des silhouettes féminines-masculines brouillant les frontières, la marque joue sur les corps et les volumes. Volumes imposants, signature des modèles de chaussures et désormais des baggys inspirés des légendes du r’n’b.
Lancé par le styliste et photographe ivoirien Louis Philippe de Gagoue, ce magazine fièrement made in Africa a dévoilé son premier numéro lors de la fashion week. Avec Naomi Campbell en couverture et une décpuverte de jeunes talents de toutes sortes, la publication met en avant une modernité « multiculturelle et expérimentale ».
Comme une archéologie du présent, le défilé Dior invitait les mannequins à défiler autour d’une œuvre réalisée par l’artiste contemporain Daniel Arsham, les lettres de la marque ensevelies dans le sable et en décomposition.
Cet allé retour entre passé, présent et futur, on l’a aussi remarqué dans la collection et les accessoires. Le saddle bag, It-bag imaginé par Galliano quand il tenait les rênes de la maison, réapparaît porté en banane. L’hommage ne s’est pas limité à ça : certains modèles étaient couverts d’imprimés de journaux, également un hit des années 2000 pour la maison. Retour vers le futur ?
Fidèle à son ADN, GmbH nous invite sur le majestueux perron de l’Institut des Jeunes Sourds près du Luxembourg pour nous présenter une collection mixte toute en subtilités. La marque reste conforme à elle-même que ce soit au niveau des coupes ou des matières. L’influence orientale est à noter aussi bien dans le stylisme que le fond musical par Lukas Heerich et Fairuz. Superpositions de matières et couleurs cette fois acidulées allant du bleu roi au rose fuchsia, s’immiscent sur les traditionnels pantalons en vinyle et robes en biais en satin de soie.
Pour sa collection intitulée Diffusion / Illusion, Etudes Studio nous invite dans le décor futuriste à réfléchir sur l’universalisme illusoire de notre monde. Pour cela, la marque collabore notamment avec la marque de chaussures française Adieu-Paris, l’artiste Chloé Wise et même l’encyclopédie Wikipédia. Il s’agit ici de redonner de l’importance à l’artisanat tout en dénonçant les travers et dérives d’un monde du sans-frontière et des diasporas qui se noie dans ses contradictions.
Ce sont les plongeuses japonaises nommées « ama » qui étaient une des inspirations centrales de la collection. Pour le dernier show de ses créateurs Humberto Leon et Carol Lim, on a découvert un univers marin contemporain : néoprène de plongée, col marin, teintes scintillantes comme les fonds océaniques, et un filet mi-pêche mi-course. Le tout, sous la voix de Solange Knowles habillée d’une tenue perlée entourée d’un orchestre. Une façon de clore 8 ans de bons et loyaux services par une expérience multi-sensorielle.
Le label chinois de bientôt 30 ans a prouvé que le streetwear avait encore de longues heures de gloire devant lui. Là, en l’occurrence, le show était tourné, de façon comique, autour de la célébration du ping-pong. Habillé dans des tons forêt et blanc évoquant les vêtements de loisirs des années 70, les mannequins endossaient les mots « Central Chinese alliance for ping-pong diplomatic relations », et des impressions en balle de ping-pong. Non sans rappeler le film The Royal Tenenbaums de Wes Anderson, cette esthétique bourgeoise chahutée donne à voir un autre pendant du sportswear.