Alors que la Fashion Week de New York, où seront présentées les collections printemps-été 2014, s’apprête à faire battre le cœur des modeux et modeuses de la planète du 5 au 12 septembre, Oscar de la Renta n’a, lui, pas l’esprit à la fête. Dans une interview donnée au magazine de mode Women’s Wear Daily […]
Alors que la Fashion Week de New York, où seront présentées les collections printemps-été 2014, s’apprête à faire battre le cœur des modeux et modeuses de la planète du 5 au 12 septembre, Oscar de la Renta n’a, lui, pas l’esprit à la fête. Dans une interview donnée au magazine de mode Women’s Wear Daily (WWD) le 27 août, le créateur pousse un coup de gueule contre les people qui envahissent les défilés depuis quelques années: « Quand vous organisez des méga-shows, le défilé perd tout son sens. C’est important pour [certain professionnels de l’industrie de la mode] de voir les vêtements. Ils ne devraient pas avoir à passer dans une foule de 30 000 personnes, dont 10 000 qui essayent de prendre des photos de ces gens qui n’ont aucun rapport avec les vêtements« .
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Quelques jours plus tard, Oscar de la Renta précise au Guardian: « Si un défilé est chaotique et se transforme en vrai cirque, les gens qui comptent ne seront pas dans le meilleur état d’esprit. Voulez-vous mettre en danger l’expérience de cent personnes qui comptent à cause de cinq cent personnes qui ne comptent pas ? » Sa réponse étant bien entendu « non », Oscar de la Renta a décidé cette année de se limiter à une seule présentation, organisée le 10 septembre, avec une capacité maximale de 350 personnes, contrairement à la dernière saison où il avait organisé deux shows accueillant chacun 316 personnes.
Le créateur n’est pas le seul à tirer la sonnette d’alarme. Interrogé par le Guardian, le consultant mode Robert Burke confirme: « Parfois vous pouvez à peine voir le défilé parce que les gens sautent partout pour se photographier les uns les autres. Les créateurs veulent de nouveau attirer l’attention sur les vêtements. » S’il ne nie pas l’importance des blogueurs et des célébrités aux défiles, il appelle à « un équilibre »
Dans le New York Times, la journaliste de mode Suzy Menkes s’en prend, elle, à la vitesse à laquelle les Fashion Weeks et les créateurs doivent désormais se soumettre. « Si nous acceptons que le rythme auquel va la mode aujourd’hui faisait partie du problème qui se cachait derrière le déclin de John Galliano, le décès d’Alexander McQueen et de célèbres rehabs, les défilés non-stop semblent être un fort prix à payer pour la « nouveauté » sans fin que l’on demande maintenant à la mode« . Suzy Menkes attire également l’attention sur les contraintes qui sont imposées aux journalistes de mode: « Ce n’est pas seulement les créatifs qui sont sous pression. Nous, les journalistes pouvons aimer, aimer, aimer! une collection d’automne, mais avant même qu’elle soit commercialisée dans des enseignes américaines en août pour que nos lecteurs les savourent, la mode est déjà sur un autre gros truc« . Et de poser une question qui nous a souvent brûlé les lèvres: « Comment donner du sens à cette course sans fin vers la nouveauté quand il n’y a plus de repères simples, comme les saisons ? En été, quand vous cherchez une maxi robe légère, les manteaux en laine d’automne sont sur les rails« .
Carole Boinet
{"type":"Banniere-Basse"}