L’opérateur veut être le leader de la diffusion en 3D. Mais les concurrents sont en embuscade.
En quelques années, la télévision s’est offert un sérieux lifting. La TNT puis la haute définition (HD) lui ont permis de (re)conquérir un public qui la délaissait au profit du net. D’ici quelques années, la télé diffusera des images en 3D, sur les traces du cinéma qui s’y est déjà engouffré, de Burton à Spielberg, Dante ou Cameron.
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Pour l’instant, il s’agit encore de tests comme ceux organisés depuis 2007 par Orange. Après les Internationaux de tennis de Roland-Garros en juin 2008, l’opérateur a diffusé un match OL-PSG le 24 avril dernier. La rencontre a été projetée en direct sur des écrans 3D au Parc des Princes et au stade de Gerland. Pour ce faire, Orange a utilisé six caméras stéréoscopiques et les spectateurs ont dû porter des lunettes spéciales. Ce match a aussi été diffusé en HD et en direct pour les abonnés à la chaîne Orange Sport et sur orange.fr.
Cette première en Europe confirme la volonté de l’opérateur de miser sur des contenus plus riches pour atteindre deux objectifs : attirer de nouveaux abonnés à son offre internet et énerver un peu plus son rival du ballon rond, Canal+. Avec le déploiement de la fibre optique, le fournisseur d’accès pourrait en effet proposer ce genre de programmes impossibles à transmettre via l’ADSL à cause d’un débit trop faible. Canal pourrait répliquer en diffusant sans aucun problème de la 3D via son bouquet satellite. Un nouveau champ de bataille pour les deux groupes… Mais la guerre n’est pas pour tout de suite.
Comme la HD, la vidéo en 3D est pénalisée par une offre très limitée d’écrans LCD compatibles et de programmes. Peu de téléviseurs peuvent restituer ces contenus à part les écrans plats de la société Alioscopy et le 3D Full HD de Philips. Ce dernier s’appuie sur le procédé WOWvx qui permet une conversion du relief en temps réel. Ce procédé repose sur des logiciels et l’utilisation de deux dalles à cristaux liquides juxtaposées. L’une d’elles est composée de micro-lentilles qui constituent un réseau lenticulaire, un des points clés de la stéréoscopie inventée pour la photographie par Gabriel Lippmann en 1908. Un principe utilisé également par Alioscopy, mais dans une version encore améliorée.
Concernant les programmes, la production concerne pour l’instant les films destinés aux salles de cinéma et aux DVD. Mais là aussi, Orange espère prendre de l’avance sur ses concurrents. En attendant, si l’opérateur a récidivé le 2 juin en diffusant en HD et en 3D le Don Giovanni de Mozart depuis l’Opéra de Rennes, la TV en 3D n’est pas prête à envahir nos salons. Les écrans plats capables d’afficher à la fois des images en 3D et des images classiques, comme ceux fabriqués par Alioscopy, sont encore chers (4 000 euros pour une TV de 60 cm de diagnonale) et il y a trop peu de contenus. Mais d’ici quelques années, les industriels et les studios hollywoodiens seront passés à la vitesse supérieure.
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