Laurent Ruquier lui a confié la lourde tâche de succéder à Léa Salamé sur le plateau d’On n’est pas couché. Réputée pour sa combativité, l’ancienne de France 24 devra vite s’imposer en cette année d’élection présidentielle.
Sous la chaleur des projecteurs du mythique Studio Gabriel, dans le VIIIe arrondissement de Paris, c’est jour de rentrée pour Vanessa Burggraf. Jeudi 25 août, l’équipe d’On n’est pas couché débute sa onzième saison. Blazer immaculé et blondeur lumineuse, du haut de ses 44 ans, la nouvelle chroniqueuse irradie.
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Pourtant, dès les premières secondes, son sourire un brin crispé trahit sa nervosité. Elle avoue volontiers avoir “un petit peu le trac” à un Laurent Ruquier aussi tonitruant qu’à son habitude. L’animateur lui lance des regards encourageants. Taquin, Yann Moix, son acolyte, fait mine de lui voler ses fiches. Le souffle court, elle se lance dans une rapide chronique du dernier livre du candidat Sarkozy, qu’elle conclut d’un lapidaire : “Ailleurs, quand on perd, on part”.
voir la première de Vanessa Burggraf dans On n’est pas couché
“On n’y croit pas, vous ne dites pas la vérité !”
Vanessa Burggraf le sait, elle a changé de statut. Le costume de “polémiste” qu’elle doit s’approprier est auréolé du succès de celle qui l’a précédée, Léa Salamé, désormais considérée comme l’une des meilleures intervieweuses de France et tête d’affiche de L’Emission politique sur France 2. Les deux femmes sont de proches amies, toutes deux sont passées par les plateaux de la chaîne internationale France 24.
La suite de l’émission laisse penser que Vanessa Burggraf est tout à fait capable d’endosser ce rôle. Face à Nathalie Kosciusko-Morizet, elle s’impose et se montre incisive. Elle va jusqu’à asséner à plusieurs reprises : “On n’y croit pas, vous ne dites pas la vérité !” à celle qui assure qu’elle parviendra à se présenter à la primaire des Républicains.
“@VanessaBurggraf Je vous découvre pendant mes vacances et je vous trouve excellente” Laurent Ruquier
C’est cette assurance qui a séduit Laurent Ruquier à l’été 2015. Alors qu’il passait des vacances tranquilles, l’animateur est tombé par hasard sur son émission, Le Débat. Et lui a déclaré immédiatement sa flamme sur Twitter : “@VanessaBurggraf Je vous découvre pendant mes vacances et je vous trouve excellente.”
Il donne les raisons de ce coup de cœur chez RTL : “Il y a d’abord son physique (…) Mais ça n’est pas du tout suffisant, sinon j’engagerais Nabilla… Au-delà de ça, ce que je trouvais étonnant, c’est qu’elle passait de la présentation de l’information au débat avec une grande aisance.”
“Elle a cette pugnacité à l’américaine”
Sur ses conseils, Catherine Barma, la productrice historique de l’émission, la suit. “Quand Laurent l’a repérée, je ne la connaissais pas. On l’a observée toute la saison dernière. Elle a cette pugnacité à l’américaine que la plupart des journalistes français n’ont pas. Elle est très factuelle, elle a des questions très directes.”
Ce qui apparaît à la productrice comme des atouts a valu à Vanessa Burggraf quelques déconfitures. Comme ce jour de juillet 2014, où l’ambassadrice palestinienne Leïla Shahid la remet en direct à sa place, qualifiant son analyse de “complètement dépassée”.
Pour l’ancienne animatrice, le plus grand défi est de changer de rôle. Celle qui jouait l’arbitre de l’arène est désormais un lion dans la fosse. Pour Albéric de Gouville, son ancien rédacteur en chef de France 24, elle a les épaules pour le poste. Celui qui a travaillé avec elle durant quatre ans décrit “une bosseuse” avec “un vrai tropisme pour la politique”.
Elle sait que la moindre de ses prises de parole sera scrutée
Un atout pour gagner ses galons face aux invités politiques d’ONPC qui vont se multiplier en cette année présidentielle. Autre force, “elle ne se laisse pas marcher sur les pieds”. Il se souvient que lorsqu’un élu a manqué de respect à son équipe, elle l’a recadré de façon musclée : “Vous ne m’impressionnez pas donc si les conditions ne vous plaisent pas, vous êtes libre de partir !” Elle sait désormais que la moindre de ses prises de parole sera scrutée et reprise partout le lendemain de la diffusion de l’émission.
Sa combativité face aux invités politiques peut être un bon pendant de Yann Moix dans le domaine de la culture. S’il refuse de la comparer à Léa Salamé, l’écrivain se réjouit de former de nouveau un duo aux antipodes : “On est comme le cavalier et la tour aux échecs, qui jouent ensemble mais jamais l’un contre l’autre. Je ne me sens pas particulièrement à l’aise à l’idée de titiller un invité politique sur le taux de chômage ou le PIB du pays. Moi, on m’a fait venir pour injecter un peu de philosophie dans l’émission.”
Un essoufflement de la formule ?
Si la production dément anticiper un essoufflement de la formule (la première de 2016 est légèrement en-deçà de celle de 2015 avec 200000 téléspectateurs de moins), l’arrivée du talk-show de Yann Barthès sur TF1 dans la même case horaire dès le mois de novembre a sans doute précipité quelques changements. Occasionnellement diffusée en prime dès mi-septembre, l’émission, qui durait parfois 3 h 15, a été raccourcie à 2 h 30 et sera rediffusée le dimanche après-midi.
Cette rentrée signe aussi l’arrêt de mort du “Flop Ten”, séquence remplacée par une revue d’actualité plus classique mais pas moins propice aux saillies à vocation humoristique de Laurent Ruquier. Pour l’instant, Vanessa Burggraf ne s’est pas essayée à l’humour.
On n’est pas couché tous les samedis en deuxième partie de soirée, France 2
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