Entre la fashion week de Londres et celle de Milan, il est une étape que le monde de la mode ne saurait négliger. Le Pitti Uomo a, comme chaque année en janvier et en juin depuis plus de 40 ans, investi la Fortezza da Basso pendant quatre jours. Tour de table de ce qu’il faut […]
Entre la fashion week de Londres et celle de Milan, il est une étape que le monde de la mode ne saurait négliger. Le Pitti Uomo a, comme chaque année en janvier et en juin depuis plus de 40 ans, investi la Fortezza da Basso pendant quatre jours. Tour de table de ce qu’il faut en retenir.
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• De la doudoune en veux-tu en voilà
Au Pitti, le spectacle est au moins autant dans les travées de la Forteresse que sur les racks des exposants. Or les deux semblaient cette année être tombés d’accord sur une chose : la doudoune a de beaux jours devant elle. Alors que les rues de Paris ont depuis l’hiver dernier été envahies par les petits boudins brillants d’Uniqlo, Florence et le Pitti se sont convertis eux-aussi. Même Suzy Menkes et sa houpette se la coulaient douce en doudoune bicolore. Petits ou gros boudins, avec ou sans manches comme chez Levi’s Made and Crafted, en matelassé croisé ou droit comme chez Gitman Bros.
Malgré les rares rayons de soleil en ce début de janvier florentin, on met aussi une petite pièce sur les lunettes de soleil aux verres polarisés de couleur, qui fleurissaient déjà gentiment sur le nez ou dans les poches des Loustics du Pitti.
• L’Ukraine
Chaque saison, le Pitti présente une poignée de designers parmi une nation invitée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le salon florentin a eu le nez creux cette année en choisissant le pays le plus bouillant d’Europe. Alors que la Turquie – précédente nation invitée – avait un peu déçu cet été, les créateurs ukrainiens, même mêlés au Pavillon réservé à la femme (un peu moins fréquenté), sont sortis du lot avec des collections fraîches et bien menées.
• Les à-côtés
Les présentations et les défilés en marge du Pitti sont un peu la cerise sur le gâteau de ce rendez-vous mondial de la sape. L’agenda du jeudi après-midi était bien rempli. Stella Jean, une ancienne mannequin passée de l’autre côté du podium – accessoirement chouchou de Giorgio Armani – ouvrait le bal avec sa seconde collection homme. Fidèle à sa philosophie du wax & stripes (wax pour ses origines haïtiennes, et stripes en honneur à la garde robe de son père turinois), la créatrice livrait un panaché de silhouettes chamarrées où se mariaient imprimés africains et coupes ou tissus typiquement italiens.
Direction les rives de l’Arno, le fleuve qui scinde Florence en deux, où la grande salle feutrée de la Biblioteca Nazionale Centrale accueillait la première collection de N°21, la toute nouvelle griffe du designer Alessandro Dell’Acqua. Perchés sur une estrade entre les tables en bois et les lampes d’époque les gars de N°21 arboraient un large panel de matières, de la fourrure au néoprène en passant par la laine et le cuir. Quelques tartans, broderies, wording et imprimés plus tard, on réalisait que toute la saison hivernale (ou tout du moins ce que l’on en sait pour l’instant) avait voix au chapitre dans cette collection. Alors que la nuit s’abattait brutalement sur Florence, un attroupement bouchait une petite rue proche du Duomo. La présentation de la créatrice brésilienne Barbara Casasola avait pris ses quartiers dans un hôtel particulier en travaux. Sur les mannequins qui déambulaient entre les trois pièces aux plafonds vertigineux où posaient, alanguies, sur les structures géographiques, on retrouvait la patte de la brésilienne : des pièces graphiques, féminines et colorées.
Gino Delmas (texte et photos)
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