C’est un témoignage qui fait froid dans le dos. Sur les réseaux sociaux, son histoire a été partagée depuis plusieurs jours. Guillaume Vadot, raconte comment il a été violenté par des policiers tandis qu’il venait de filmer une femme en train de subir un contrôle brutal, aux abords de la gare de Saint-Denis, jeudi 22 septembre. […]
C’est un témoignage qui fait froid dans le dos. Sur les réseaux sociaux, son histoire a été partagée depuis plusieurs jours. Guillaume Vadot, raconte comment il a été violenté par des policiers tandis qu’il venait de filmer une femme en train de subir un contrôle brutal, aux abords de la gare de Saint-Denis, jeudi 22 septembre.
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Son récit avait jusqu’ici été publié par un de ses collègues, Guillaume Mazeau, et partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux et relayé par Mediapart. Un texte depuis supprimé par Facebook « au prétexte qu’il n’entre pas ‘dans les standards' », relate Libération. Mais lundi 26 septembre, l’enseignant-chercheur de 28 ans a décidé de sortir de l’ombre en organisant une conférence de presse, en présence de son avocat, de sa directrice de thèse à Paris-I Panthéon-Sorbonne, et d’Alain Krivine (figure du NPA).
Guillaume Vadot a expliqué vouloir que son agression par deux policiers serve « à dénoncer l’ensemble des violences policières faites notamment aux personnes racisées ». Militant du NPA, il cite notamment les cas d’Adama Traoré ou du syndicaliste de Sud qui a perdu un œil lors d’une manifestation contre la loi Travail le 15 septembre dernier.
« Je te crève sur place en dix minutes »
La violence physique et verbale est inouïe. Jeudi 22 septembre, vers 20h, alors qu’il rentre chez lui avec le RER D, en sortant de la gare il aperçoit « une femme noire d’une cinquantaine d’années qui hurle » tant les menottes lui font mal. Guillaume Vadot comprend qu’elle vient d’être arrêtée car elle ne possédait pas de ticket de transport. « Une trentaine » de policiers sont présents à ce moment-là, indique le prof. Il prend alors son smartphone et se met à filmer la scène.
C’est là que tout dérape, un agent de police le prend à part et s’empare de son téléphone afin d’effacer les images avant de le violenter. Mais Guillaume Vadot a finalement retrouvé la vidéo en question. Elle a été diffusée lors de la conférence de presse :
« On y voit un cordon de police, des invectives entre des agents et des personnes noires. Repéré par des flics, le chercheur se voit intimer de couper la vidéo. Il s’exécute », rapporte Libération.
L’enseignant raconte ensuite comment, amené de l’autre côté du cordon, deux policiers l’ont violemment menacé : « Je te crève sur place en dix minutes. » ou encore « On va te violer, ça te plaît ça ? Je vais te violer et on va voir si après tu filmeras la police. »
https://twitter.com/Assma_MD/status/780400579097063424
Attouchements
Pendant ce temps, Guillaume Vadot craint que ses articulations ne lâchent sous les deux clés de bras infligées par les agents de police. Il dit avoir aussi reçu des attouchements aux fesses. Lorsque l’un d’entre eux tombe sur sa carte de professeur à Paris-I, ils lui crient : « T’es prof ? Quand l’Etat islamique viendra à la Sorbonne, tu vas les regarder en te branlant ? ». Il recevra ensuite un coup de Taser.
« Ce qui m’est arrivé est malheureusement banal. Ça devient courant. C’est pourquoi je lance un appel à tous ceux qui ont été spectateur de cette scène ou victime de tels agissements. On ne peut plus laisser faire ! », conclut-il, comme le rapporte Marianne.
Selon Libération, le cabinet du ministre de l’Intérieur a même contacté Guillaume Mazeau pour qu’il encourage son collègue à saisir l’IGPN. M. Vadot a affirmé vouloir déposer plainte au pénal et saisir le Défenseur des droits. Il a même lancé un appel à témoins afin de retrouver la femme arrêtée qu’il a filmée.
Qualifications de la plainte : "abus d'autorité, violences volontaires, agression sexuelle, menaces de mort et de viol" + vol de cigarettes
— Anaïs Condomines (@AnaisCondomines) September 26, 2016
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