Alors que l’Uruguay est devenu le premier pays au monde à autoriser ses citoyens à acheter, produire, et consommer du cannabis, d’autres contrées ont également mis en place des législations pro-weed. Petit tour d’horizon.
C’est une première. Le sénat uruguayen a voté mardi la légalisation de la vente, de la production et de la consommation de haschich. Pour autant, on ne risque de voir fleurir les coffee shops à l’orée des ramblas de Montevideo ni le long du rio de la Plata. C’est en pharmacie que les quelques 150 000 usagers uruguayens (environ 4,2% de la population) pourront se fournir. La weed elle-même sera produite par le ministère de l’agriculture, devenu gérant d’une exploitation d’une vingtaine d’hectares de cannabis. A leur disposition, quatre à six variétés d’herbe.
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Les usagers ne pourront pas acheter plus de 40 grammes par mois ou cultiver à domicile plus de 480 grammes par an, devront être âgés d’au moins 18 ans et être enregistrés dans une base de données publiques pour suivre leurs achats mensuels. Il sera aussi possible de créer des clubs de cannabis, comme en Espagne, où une cinquantaine de membres pourront faire pousser jusqu’à 99 plants par an.
De quoi rassurer une opinion publique divisée, qui n’a pas encore saisi toutes les subtilités de la loi. Ainsi d’une vidéo parodique, où de faux pharmaciens alpaguent des clients grâce à un homme-sandwich à dreadlocks et des space cakes “homologués par le gouvernement”. “On veut être la pharmacie préférée des camés” sourit l’humoriste en blouse blanche face à de vrais clients piégés en caméra cachée. Surgissent ensuite des flics pour arrêter la bande de faux junkies.
Le président José Mujica a martelé tout le long de la campagne que le tourisme des drogues n’était pas l’objectif de cette loi. “On ne veut pas que Montevideo devienne l’Amsterdam d’Amérique latine, explique Julio Calzada, secrétaire d’Etat aux Drogues. Si on voit qu’on s’est trompés, on n’hésitera pas à corriger le tir”. Surtout si la pression internationale se fait sentir, à l’instar de l’Organe international de contrôle des stupéfiants, dépendant des Nations unies, qui n’a pas tardé à dénoncer une loi qui enfreint la convention unique sur les stupéfiants de 1961.
Alors quelles sont encore les destinations sûres où l’on peut fumer de la weed?
Etats-Unis, États du Colorado et de Washington :
Depuis novembre 2012, le cannabis est légal dans deux Etats américains même si la loi fédérale l’interdit. Jusque-là, seule la consommation de cannabis à des fins médicales était autorisée dans une vingtaine d’Etats.
Dans le Colorado : la loi stipule que l’on peut posséder, utiliser, distribuer et cultiver du cannabis. Les Américains de plus de 21 ans peuvent déjà légalement posséder jusqu’à une once de cannabis (28,3 grammes environ), et une fois que les magasins dédiés à la marie-jeanne auront le droit d’ouvrir au 1er janvier 2014, les touristes et les habitants locaux pourront acheter un quart de once (7 grammes environ) en une seule transaction.
Pour les mineurs, la vente, l’usage et la possession de cannabis est toujours illégal. En cas de contrôle policier, la sentence ne devrait pas être aussi dure que dans le reste des US : l’amende devrait être peu ou prou la même que celles des “underage”, les mineurs qui boivent de l’alcool. Ils peuvent toutefois consommer du cannabis pour des raisons thérapeutiques si les parents leur en donnent l’accord.
Dans l’État de Washington : les Américains de plus de 21 ans peuvent posséder jusqu’à une once de cannabis. Au-delà, cela constitue une infraction à la loi. À l’inverse du Colorado, ils ne peuvent pas cultiver leurs propres plants sans licence, ni fumer dans des espaces publics qui ne soient pas fermés. Des coffee shops devraient ouvrir d’ici le 1er janvier 2014.
Pays-Bas
Le cannabis est toléré même s’il est encore illégal. La possession de petites quantités a été décriminalisée et la weed peut être achetée dans des “coffee shops” homologués. Dans la pratique, le cannabis est quasi légal, comme en attestent les deux millions de touristes qui viennent enfumer Amsterdam tous les ans. Il suffit d’avoir plus de 18 ans et de montrer une carte d’identité pour acheter jusqu’à 5 grammes par jour. Par contre, il est interdit d’acheter de la weed dans la rue.
Pour ce qui est de la consommation, on peut fumer dans la plupart des lieux publics – sauf les pubs – tant que ce n’est pas à côté d’une école ou en présence d’enfants. Petite subtilité quand même : la consommation de tabac, elle, est toujours interdite dans les lieux publics y compris les coffee shops. Il faut donc fumer sa weed pure ou aller dans les fumoirs mis à dispos dans certains coffees.
Portugal
Toutes les drogues y compris le cannabis, la cocaïne et l’héroïne ont été décriminalisées en 2001. Même si de nombreux pays d’Europe ont expérimenté à des degrés variés la décriminalisation, le Portugal a été le premier à franchir le pas. Toutefois, ça ne signifie pas que ces drogues sont légales, ni que la conso perso échappe à toute punition si la fumette a lieu en public par exemple.
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