Quatre Gilets jaunes passent devant le tribunal correctionnel mercredi 29 mai, pour avoir enfoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux le 5 janvier dernier, avec un engin de chantier. Voici leur version des faits en garde à vue.
Les images avaient beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. Le 5 janvier, la mobilisation des Gilets jaunes s’était approchée des lieux de pouvoir près des Champs Elysées, au point qu’un engin de chantier conduit par des manifestants avait enfoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux. Après avoir pénétré dans la cour, ils s’en étaient pris à des véhicules avant de prendre la fuite. Le secrétaire d’Etat et ses collaborateurs avaient été évacués. Après quoi, Benjamin Griveaux avait affirmé, avec gravité : “C’est la République et les institutions qui étaient visées. Ce ministère est le ministère des Français et de l’équilibre des institutions. C’est grave mais il faut rester calme”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“Dans le feu de l’action”
Ce 29 mai, quatre Gilets jaunes (trois hommes et une femme, âgés de 21 à 54 ans) passent devant le tribunal correctionnel pour ces faits qualifiés de « vol aggravé et dégradations ». Europe 1 a eu accès en exclusivité à leur version des faits en garde à vue. Ils expliquent être tombés sur le transpalette quelques centaines de mètres avant l’entrée du ministère, après que la manifestation a été divisée. Jonathan raconte qu’ils sont montés dessus pour “klaxonner et mettre l’ambiance”. Après que l’un d’entre eux ait trouvé les clés, cachées près du volant, Romain, 24 ans, employé dans une entreprise du bâtiment (qui a témoigné dans le JDD), en prend les commandes. Celui-ci explique aux policiers qu’il a agi “dans le feu de l’action”.
https://twitter.com/JeanHugon3/status/1081667359700590598
“On criait, on faisait les cons”
Il décrit une ambiance agitée mais bon enfant, et explique qu’il ignorait l’importance du bâtiment dont l’entrée a été enfoncée : “On criait, on faisait les cons, je ne savais pas que c’était un bâtiment officiel”. “On m’a désigné la porte et bêtement je l’ai enfoncée”, assure-t-il. Thomas, Gilet jaune assidu, dit pour sa part avoir entendu quelqu’un crier : “Défonce la porte d’un monument de la France !” Romain reconnaît cependant s’en être pris à la vitrine d’une banque un peu plus loin, cette fois “pour le symbole”.
Le plus jeune d’entre eux dit avoir découvert la nature du bâtiment le lendemain, à la télévision. Il a alors envoyé la vidéo à un ami avec ce commentaire : “La porte du ministère, elle était trop belle”.
{"type":"Banniere-Basse"}