Dès les années 80, l’inventeur du pop art a saisi qu’une révolution numérique était en cours. Plusieurs de ses œuvres, réalisées avec des logiciels graphiques, viennent d’être découvertes.
1. De GraphiCraft à YouTube
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Comme souvent au XXIe siècle, irréelle, se passe lors tout part d’une vidéo YouTube, d’une conférence de presse tournée en 1985 mais mise en ligne sur le site de partage en 2008. On y voit Andy Warhol, l’index posé sur une souris XXL, en train de “peindre” le portrait de Debbie Harry par ordinateur. La scène, irréelle, se passe lors d’une conférence de presse organisée pour le lancement de l’Amiga 1 000, premier-né d’une famille d’ordinateurs personnels restés cultes pour nombre de leurs contemporains. Particulièrement apprécié des travailleurs de l’image, l’Amiga avait pour lui des compétences techniques et de nombreux logiciels graphiques en avance sur ses concurrents. Parmi eux, GraphiCraft qui semble avoir laissé son empreinte sur cette œuvre d’Andy Warhol retrouvée la semaine dernière.
2. Pop art.bmp
C’est l’artiste américain Cory Arcangel qui, en découvrant la séquence de la conférence de presse sur le net, décide de partir sur la piste d’autres (hypothétiques) œuvres numériques du maître. Au musée Andy Warhol de Pittsburgh, il trouve d’étranges disquettes archivées mais illisibles. Avec le concours du Computer Club de la Carnegie Mellon University et le Carnegie Museum of Art, il parvient finalement à exhumer les fichiers et y trouve des images numériques “enfermées depuis près de trente ans”. Etranges versions digitales des motifs récurrents de Warhol (son image, Marilyn et une boîte de soupe Campbell).
3. Fouilles
Au total, ce sont dix-huit images qui ont été découvertes (dont les deux tiers sont signées) au terme d’un processus long et délicat de plusieurs mois (précisément décrit sur le site studioforcreativeinquiry.org et documenté dans un film à sortir dans quelques jours, Trapped: Andy Warhol’s Amiga Experiments). Pour Cory Arcangel, cette découverte place une nouvelle fois Warhol à l’avant-garde, en tant qu’artiste capable de saisir, dès le début des années 80, l’importance et les possibilités du numérique. Au-delà des images elles-mêmes, cette recherche s’impose comme un intéressant travail d’archéologie du passé proche, à la fois familier et déjà si loin.
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