Asthon B. Carter devrait devenir le nouveau chef du Pentagone, en charge des politiques de défense des Etats-Unis.
Le 24 novembre dernier, Chuck Hagel, seul Républicain du gouvernement Obama, présentait sa démission. Le secrétaire d’Etat à la Défense, en poste depuis février 2013, invoquait des divergences entre le président et lui quant à la stratégie à adopter pour lutter contre l’Etat islamique. Un peu plus d’une semaine après son départ, Barack Obama s’apprête à nommer son remplaçant. Ashton B. Carter deviendra très certainement le quatrième chef du Pentagone en six ans de présidence Obama.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De la physique au Pentagone
Originaire de Philadelphie, Ashton Carter, 60 ans, est diplômé en sciences physiques et en histoire médiévale. Etudiant à Yale puis à Oxford, il est par la suite devenu maître de conférences à l’université de Stanford. Ce parcours atypique l’amène à travailler pour le Pentagone dès 1981, en tant qu’analyste. Il s’occupe tout particulièrement du contrôle des armes nucléaires et élabore des programmes pour assurer « la continuité du gouvernement en cas de guerre nucléaire », résume le Washington Post.
Le physicien entre officiellement au Pentagone sous l’administration Clinton, en 1993. Il est alors l’un des assistants au secrétariat de la Défense, spécialisé en sécurité internationale. Près de vingt ans plus tard, il accède au poste de n° 2 : sous-secrétaire d’Etat à la Défense, il seconde Leon Panetta entre 2011 et 2013. Il a notamment à gérer les premières coupes budgétaires (500 milliards de dollars prévus pour la décennie) dans ce département, rappelle le New York Times. Parmi ses projets menés à bien, un programme de construction de véhicules résistant aux mines pour protéger les troupes en Irak et en Afghanistan. Dans son bureau trônent des photos de lui sur le terrain, ou auprès de soldats blessés, décrit le journal.
Favori pour devenir n° 1
Cette carrière semble lui offrir un chemin tout tracé pour accéder au poste le plus prestigieux. Déjà connu du personnel militaire et civil du Pentagone, l’annonce de sa probable nomination a été très bien reçue. Les sénateurs – majoritairement républicains depuis début novembre – semblent eux aussi se satisfaire de ce choix, alors que beaucoup se montrent très critiques vis-à-vis de la politique extérieure d’Obama. Un élément non négligeable, puisque ce sont eux qui devront, en dernier lieu, approuver cette candidature.
D’autres personnalités étaient pourtant en lice, avec en tête Michèle Flournoy, elle aussi ex-sous-secrétaire d’Etat à la Défense. Elle aurait ainsi pu devenir la première femme à occuper ce poste aux Etats-Unis. Jack Reed, sénateur démocrate du Rhode Island, était lui aussi pressenti pour ce poste. Tous deux auraient décliné l’offre.
Le défi de Carter : combattre l’Etat islamique
Si rien n’est encore officiellement acté, Carter succédera vraisemblablement à Hagel, comme l’a laissé entendre explicitement mardi le porte-parole de la Maison Blanche :
“[Carter] est quelqu’un de méritant et il a obtenu le soutien des deux partis lors de ses précédents services rendus au Gouvernement. Il connaît tous les rouages du fonctionnement du Département de la Défense.”
Ashton Carter devrait être nommé dans les prochains jours. De grands travaux l’attendent, et principalement l’organisation de la lutte contre l’Etat islamique, ce qui a mené son prédécesseur à la démission. Les Etats-Unis mènent depuis août des raids aériens au-dessus de l’Irak et de la Syrie dans le but de neutraliser les djihadistes.
{"type":"Banniere-Basse"}