Des vêtements aux connotations urbaines et sportives, mais qui habillent un héros fleur bleue plutôt qu’un bad boy.
Ce jeune homme aux bouclettes angéliques porte un sweatshirt avec une rose brodée sur son torse – la fleur à la boutonnière version 2016, ou quand la nature contamine la rigueur.
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Il batifole actuellement dans le lookbook de la collection automne-hiver 2016-17 du label de streetwear franco-japonais Nattofranco, lancé par la jeune et hautement talentueuse Noémie Aiko Sebayashi – le “natto” est un goûter traditionnel pour enfants dans le pays du Soleil-Levant : un concentré de soja fermenté à déguster avec du riz.
L’amour du vêtement ergonomique
Au fil de ses créations, ce n’est ni Paris ni Tokyo que raconte la créatrice, mais Marseille et sa banlieue, où elle produit ses collections.
Autre inspiration : Hokkaido, une île volcanique de son pays d’origine, qui lui permet d’imaginer un voyage géographique et temporel inattendu. Ici, des logos détournés de la marque principale de natto, aussi iconiques que Kellogg’s, des références au vêtement de sport des années 1980 et au pop art. Là, des sangles en velcro, des poches, des éléments amovibles, fidèles à l’amour du vêtement ergonomique de la culture nippone. Et, en contraste vif, un romantisme français.
Héros romantique urbain
Moins virilistes, plus sensibles, ses silhouettes masculines sont enrichies de cols roulés, de matières transparentes, de parterres de pétales brodés.
De la culture du streetwear, Noémie Aiko Sebayashi ne garde qu’une sorte de vision rétrofuturiste du monde. Elle le coupe de toutes ses associations macho et érige une figure du héros romantique urbain, où le beau et le délicat triomphent sur le pragmatique.
Couleurs mordorées
Dans la même veine, on pense à Applecore, label parisien fondé par Steven Alexis et Moriba Koné en 2015.
Leurs produits masculins citent l’histoire de l’art moderne, emploient des couleurs mordorées et des matières veloutées et sont confectionnés localement, pour un sportswear doucement sensuel et nostalgique.
Flânerie rêveuse
On n’oublie pas non plus le collectif anonyme derrière Drone, qui se fait appeler Dr One et fusionne des histoires diverses, africaines, japonisantes, retravaillées en pixel, matières high-tech et récits philosophiques enfouis.
Tous ces labels ont en commun de parler à ce dandy pour qui la rue est un espace de transgression. Et celle-ci passe non par la violence mais par la flânerie rêveuse. Ce qui s’avère une arme de combat subversive face à l’endurcissement du quotidien.
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