L’émission d’investigation évoque les nouveaux ennuis judiciaires de Dominique Strauss-Kahn, cette fois-ci pour de douteuses affaires financières.
Depuis l’affaire du Sofitel de New York et celle du Carlton de Lille, Dominique Strauss-Kahn s’était fait discret. Comme si à ses frasques avait succédé une diète médiatique, à défaut d’une abstinence sexuelle. On se trompait. Car DSK a continué de jouer, mais sur un autre terrain, tout aussi risqué et juteux : le business.
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Le récent scandale des Panama Papers fut l’occasion de mesurer le vice de ses nouvelles activités dans la banque. Dans une enquête parfaitement documentée, Stenka Quillet et Jacques Monin révèlent les circuits opaques dans lesquels l’ancien ministre s’est lancé tête baissée, comme attiré par le feu, l’argent et la mauvaise réputation après laquelle il semble courir, serait-ce inconsciemment.
Une banque au Sud-Soudan et un fonds d’investissement
En s’associant en octobre 2013 au banquier d’affaires Thierry Leyne, sorte de petit Madoff à la française, manipulateur dans la manière d’investir l’argent de ses clients, DSK a préféré le goût du risque et la promesse de la fortune à l’évaluation rigoureuse du lieu où il mettait les pieds.
Ensemble, ils lancent une banque au Sud-Soudan, la National Credit Bank, puis annoncent la création d’une banque d’affaires, LSK, et d’un fonds d’investissement. Mais un an après, LSK affiche 100 millions d’euros de dettes. Des investisseurs portent plainte pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance.
En devenant le président de la banque LSK Partners, DSK espérait faire son grand retour sur la scène internationale, en conseillant des gouvernements (Sud-Soudan, Russie…). Ce qu’il ne disait pas – ou ne savait pas ? –, c’est qu’il participait aussi à une escroquerie financière (placements frauduleux, ouverture de trente et une sociétés off-shore pour le compte de certains clients).
Le suicide de son ami financier
Après avoir levé 2 milliards d’euros pour leur hedge fund grâce à l’épais carnet d’adresses de DSK, la mégalomanie et la fraude (la technique financière du “pump and drump”) furent vite perçues par quelques observateurs, tel l’investisseur anglais Christophen Cruden.
Ce que démontrent rigoureusement Stenka Quillet et Jacques Monin, c’est comment DSK, à l’image d’un pur joueur d’échecs (ou d’un cynique désinvolte), s’est mis dans de sales draps, une habitude chez lui. Après le suicide de Thierry Leyne, qui sauta du 23e étage d’une tour luxueuse de Tel-Aviv, DSK se retrouve dépourvu, voire nu.
Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? Connaissait-il les intentions et techniques frauduleuses de son ami financier ou, comme il l’affirme, fut-il simplement naïf et dupé ? Une information judiciaire vient d’être ouverte ; les trois juges mobilisés sur l’affaire devraient éclairer le jeu de DSK, dont les tristes pulsions le conduisent autant à sa perte morale qu’elles ne lui donnent le sentiment de vivre.
Pièces à conviction – DSK Business enquête de Stenka Quillet et Jacques Monin. Mercredi 18, 23 h, France 3
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