Un occupant de 21 ans a eu la main arrachée par une grenade, ce mardi à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
L’histoire balbutie. Un jeune homme de 21 ans a eu la main arrachée par une grenade offensive lancée par des gendarmes, ce mardi à Notre-Dame-des-Landes. Il a dû être opéré et amputé d’urgence au CHU de Nantes. Cet accident, le plus grave qu’ait connu la ZAD rappelle tristement la mort de Rémi Fraisse. En 2014, ce militant écologiste âgé également de 21 ans avait perdu la vie, tué par une grenade.
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Les circonstances de la blessure contestée
Depuis jeudi 17 mai, les expulsions ont repris à Notre-Dame-des-Landes. Le début des opérations s’est déroulé « globalement dans le calme » selon la gendarmerie : une dizaine d’habitations ont été détruites et des maisons murées. Mais, ce mardi, « une cinquantaine d’opposants radicaux cagoulés se sont attaqués aux forces de l’ordre en leur jetant notamment des cocktails Molotov et des projectiles« , a affirmé Gérard Collomb dans un communiqué de presse. Les gendarmes ont alors lancé des grenades de type GLI-F4 « pour défendre leur intégrité physique et disperser le groupe d’activistes« . Selon le ministre de l’Intérieur, c’est à ce moment-là qu' »un des opposants aurait tenté de ramasser une grenade tombée au sol en vue de la relancer sur les gendarmes. C’est alors que cette grenade a explosé« .
ℹ️ A #NDDL, attaquées par des opposants radicaux, les forces de l’ordre ont procédé à des jets de grenades lacrymogènes. Selon les 1ers éléments, un opposant a été gravement blessé à la main en ramassant l’une d’elles au sol. L’inspect° générale de la @Gendarmerie a été saisie. pic.twitter.com/PDnKsRFNm8
— Ministère de l’Intérieur (@Place_Beauvau) 22 mai 2018
Une version des faits contestée par les occupants. Lors d’une conférence de presse mardi après-midi, l’équipe médicale de la ZAD a expliqué qu »il (était) assez peu probable et pas du tout crédible que la personne ait ramassé la grenade volontairement, étant donné qu’elle était en train de fuir », relève Reporterre.
#zad #nddl Sur la Zad, Armelle ne peut pas croire que le jeune blessé ait ramassé de lui même la grenade. « C est écrit partout. On ne touche jamais une grenade qui vient d être lancée. Tout le monde le sait ».
— veronique escolano (@vescolano) 22 mai 2018
Un autre zadiste renchérit, visiblement ému par les circonstances. A la fin de sa prise de parole, il demande que « l’État arrête d’utiliser des armes létales » :
#zad #NDDL Les zadistes ne croient pas à une grenade relancée par le jeune homme grièvement blessé pic.twitter.com/0qS3IbtpXw
— veronique escolano (@vescolano) 22 mai 2018
La dangerosité de la grenade GLI-F4 pose question
La GLI-F4 est bien connue dans le bocage nantais. C’est une grenade » à triple effets lacrymogène, sonore et souffle » qui contient de l’explosif. Daniel Schneidermann d’Arret sur Images rappelle que « depuis la mort de Rémi Fraisse (tué par un autre type de grenade), il est question de retirer les GLI-F4 de la dotation des forces de l’ordre. Même la presse des gendarmes la considère ‘contestée’
, et les commandes n’en ont apparemment pas été renouvelées« .
Jean-Pierre Fraisse, le père du militant décédé en 2014, est intervenu ce mardi sur RTL pour dénoncer l’usage de ces grenades : « Une fois de plus on envoie des grenades sur des jeunes (…). Il faut savoir que ce sont des grenades offensives, bien moins puissante effectivement que la grenade OF 1 qui a tué mon fils Rémi, mais c’est quand même des grenades offensives avec un effet de souffle important« .
Pour mettre en lumière les circonstances de l’accident, une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Nazaire et l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Gérard Collomb va devoir continuer « à entendre parler de Notre-Dame-des-Landes« .
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