Entre spectacle, livre, presse et télé, l’humoriste au débit ultrarapide séduit toujours plus par ses chroniques claquantes de la vie de son personnage de trentenaire parisienne ordinaire.
Elle adore la neige, l’odeur du sapin et le lilas : “J’ai l’impression d’être Miss France quand je dis ça !” Nora Hamzawi, c’est la fille normale. La trentenaire parisienne dont le personnage sur scène, sorte d’alter ego en pire, cartonne – même si elle refuse le terme.
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Une chronique sur France Inter, une autre dans Grazia, un spectacle qui tourne depuis deux ans, un livre et désormais une rubrique hebdomadaire dans l’émission Quotidien de Yann Barthès… A 31 ans, tout sourit à l’humoriste au débit ultrarapide. Attablée au Clown Bar (“une coïncidence !”), Nora Hamzawi relativise, prudente et modeste.
La “girl next door anxieuse et parano”
Car le succès a tardé à venir. “Il y a cinq ans, je jouais devant dix personnes et je me disais : mais pourquoi les autres humoristes y arrivent et pas moi ? Je me suis rendu compte que je réfléchissais à l’envers. Je voulais plaire aux gens. J’ai compris que ce qu’il fallait, c’est construire un personnage.” Petit à petit est donc apparue cette “girl next door anxieuse et parano”, embourbée dans son quotidien, “persuadée qu’il y a une norme et qui essaie tant bien que mal de s’y conformer”.
Aujourd’hui, Nora Hamzawi, bonnet sur la tête et verre d’eau minérale à la main, explique préférer les bides sur scène aux clashs virtuels. Trouver Facebook anxiogène et Twitter inutile. La scène, laboratoire de ses blagues, lui plaît pour l’immédiateté des réactions : “ça m’évite de cogiter.”
Cette perfectionniste, toujours cachée derrière sa grosse paire de lunettes et sa frange, écrit sur du Christine And The Queens en boucle et se réclame de Larry David et Jerry Seinfeld, dont enfant elle admirait la façon de raconter les histoires. Moins speed dans la vie que dans ses chroniques, elle puise dans son passé et confie : “J’ai besoin de temps pour sortir du premier degré. Quand c’est trop près de moi, je me crée une carapace.”
Un film en préparation
Maman depuis un an d’un petit garçon, petite bouille blonde aux yeux bleus dont elle nous montre fièrement la photo, l’humoriste compte bien s’attaquer à la grossesse. “Surtout pour dire ce qui ne change pas. J’ai tellement entendu de ‘Ah ! tu vas voir, ça va te transformer !’ alors qu’en fait non, tu restes la même personne.”
Et puis il y a ce deuxième bébé prévu pour le printemps prochain. Un film, écrit pour elle par son frère Amro, scénariste de 20 ans d’écart. Très proches, les deux Hamzawi ont en commun leur sens de l’humour, la même capacité à rire des failles familiales. Celle qui se rêvait d’abord comédienne “oscille entre peur et joie” à l’idée de travailler enfin avec son cher aîné.
Nora Hamzawi lutte contre la nostalgie (et en tire une chronique cocasse), se bidonne devant Cauchemar en cuisine, zappe de Netflix à France 5 et confesse son amour pour les Jaoui-Bacri des années 1990. Définitivement une fille d’aujourd’hui.
A lire 30 ans (10 ans de thérapie) de Nora Hamzawi (éditions Mazarine), 192 pages, 17 €
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