Voir leurs clichés sur les pages Instagram des influenceurs sans y être crédités : les photographes de mode en ont assez. A l’occasion de la présentation des collections printemps-été 2018, ils manifestent leur agacement sur les réseaux sociaux sous le hashtag #NoFreePhotos.
Les fashion weeks du monde entier sont un véritable eldorado pour les photographes de street style. Profitant de l’effervescence suscitée par les semaines de la mode, ils parcourent New York, Paris, Milan et Londres de long en large à la recherche des looks les plus excentriques. On les connait notamment sous les noms de The Style Stalker (Szymon Brzóska), J’ai Perdu Ma Veste (Nabile Quenum), le 21ème (Adam Katz Sinding), ou Before Sunrise (Yu Yang).
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Armés de leurs appareils dernier cri, ils guettent mannequins et célébrités à la sortie des défilés. Et la réciproque est vraie : car eux aussi sont visiblement ravis d’être photographiés par des professionnels et se voir tirer un portrait bien plus esthétique qu’une photo prise précipitamment à l’iPhone.
Les photos de street style : source de revenus ambivalente
Se faire rémunérer pour le port d’une pièce, attirer la convoitise des marques, ou simplement donner un peu plus de cachet à son profil : de plus en plus d’influenceurs, bloggeurs et instagrammers ont pris la mauvaise habitude d’utiliser les clichés pris par les streetstylers pour satisfaire leurs intérêts. Le tout, sans penser à les créditer. Leurs clichés étant généralement destinés à un usage éditorial, ces derniers se désolent de voir leurs camarades modeux se faire de l’argent sur leur dos.
Un peu exaspérés par cette absence de considération, une trentaine de photographes ont lancé une campagne sur Instagram pour manifester leur mécontentement. Pour la plupart anonymes, ils se sont rassemblés derrière le hashtag #NoFreePhotos, qui compte d’ores et déjà près de 800 publications. Un slogan qui sonne comme un avertissement venant de ceux qui ne « souhaitent plus être considérés comme une entité passive au sein du fonctionnement de l’industrie de la mode« , selon des propos recueillis par le Women’s Wear Daily.
Si le coup de gueule des streetstylers peut sembler tout à fait justifié, il pose en réalité un problème complexe, et la réaction de certains influenceurs ne s’est pas fait attendre. Le fonds de commerce de ces photographes est en effet constitué d’images d’individus dont ils n’ont pas réclamé le droit d’exploitation. Ces clichés, souvent publiés sur des blogs ou autres plateformes, peuvent leur servir de vitrine pour décrocher d’éventuels jobs ou être vendus à des magazines. Le tout, généralement sans l’accord de la personne qui figure sur la photo. Alors lequel des deux a réellement des comptes à rendre à l’autre ? Quoi qu’il en soit, si les deux clans sont fautifs, les deux clans sont gagnants.
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