Le rejet de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel est pour Nicolas Sarkozy une décision politique. A laquelle il entend répondre politiquement… L’ex-Président est en train de revenir dans l’arène. En écrivant un message sur Facebook, il envoie une carte postale claire à ses partisans comme à ses opposants : he’s back.
Les amis de Nicolas Sarkozy cherchaient un moyen d’organiser et d’annoncer son retour à la vie politique. Après les européennes ? Avant les régionales ? Après les régionales, dans la dernière ligne droite avant la présidentielle ? Sa mise en examen dans l’affaire Bettencourt lui était restée en travers de la gorge et les envies déclarées de son ex-Premier ministre François Fillon de prendre la place l’avaient carrément agacé. Dans les deux cas, il avait rongé son frein pour ne pas parler publiquement. En privé, c’était différent, Sarkozy recevant à tour de bras parlementaires, ex-ministres et jeunes élus dans ses bureaux de la rue de Miromesnil. Ses proches tentaient de lui faire entendre raison : attendre encore un peu. En cherchant la bonne piste d’atterrissage.
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Plus besoin de chercher. Le rejet de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel est – presque – tombé à point nommé. En démissionnant du Conseil pour signifier sa désapprobation et retrouver « sa liberté de parole » Nicolas Sarkozy est redevenu maître de son calendrier. Ce vendredi, il a envoyé un message sur Facebook, son nouveau média de prédilection pour prendre la parole sans avoir à répondre aux questions.
Sa réponse tient en trois points. Premier aspect, la disproportion de la sanction :
« A la suite de la décision du Conseil constitutionnel, le premier parti d’opposition de France qui a contribué à rassembler il y un an près d’un Français sur deux ne bénéficiera d’aucun remboursement public.
Un principe nouveau a donc été mis en œuvre : pour un dépassement, que nous avons contesté, de 400 000 euros soit 2.1 % du compte de campagne s’applique une sanction de 100% soit 11 millions d’euros. »
Avant de laisser entendre que la réponse du Conseil est une décision politique visant à déstabiliser la principale formation de l’opposition pour mieux empêcher son retour. Car Nicolas Sarkozy et ses amis ont bel et bien pris cette décision comme une déclaration de guerre. « Toutes les formations politiques ont été remboursées par l’Etat à l’exception de l’UMP. »
Deuxième temps de la réponse, la remise en cause, par cette sanction, de la démocratie :
« Cette situation inédite sous la Ve République met en péril la formation qui doit préparer l’alternance tellement nécessaire au socialisme. Au-delà de la seule UMP, cet état de fait doit concerner tous ceux qui sont attachés au pluralisme. »
Enfin, troisième temps. Son retour. C’est lui qui était candidat, et manifestement, c’est lui qui le sera…
« Je dois assumer mes responsabilités en m’engageant pour la garantie d’une expression démocratique libre dans notre pays. Je vous demande de m’aider en vous mobilisant, comme je vais le faire, à cette fin. »
Manifestement, Nicolas Sarkozy fait référence à la souscription lancée par l’UMP auprès des militants et des sympathisants et prépare les esprits à son retour. Comme l’attestent les derniers sondages, les militant attendent un chef. Et à leurs yeux, personne n’a pour l’instant remplacé Nicolas Sarkozy. A l’UMP et à l’Elysée, on est donc prévenu. Les François – Fillon et Hollande – aussi !
Déjà les proches de l’ex-Président sont prêts à reprendre du service, y compris Emmanuelle Mignon, qui avait été sa tête pensante pendant les deux campagnes. Ses ex-conseillers spécialistes de l’opinion (Pierre Giacometti, Franck Louvrier, Patrick Buisson, Patrick Buisson) ou le publicitaire Jean-Michel Goudard sont toujours à ses côtés. Et aujourd’hui la question de l’envie de l’ex-candidat ne se pose plus. « Il ne pense qu’à ça« , confie un proche. Quand un autre visiteur commente, sûr de lui : « Tout le monde a envie de vivre le match inédit du Président battu qui revient. C’est un atout pour lui. Tout le monde veut lire ce roman. »
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