L’animateur est intervenu depuis la Colombie, moins de 48 heures après la première explosion dans la centrale de Fukushima, au Japon, confortant ceux qui sont convaincus qu’il prépare d’arrache-pied les primaires d’Europe-Ecologie-Les Verts.
“On ne peut pas mettre le sort de l’humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe !” L’actualité a contraint Nicolas Hulot à sortir du bois sur le nucléaire, sujet sur lequel il entretenait le flou depuis longtemps. Sur France Inter, moins de 48 heures après la première explosion dans le réacteur numéro un à la centrale de Fukushima, il est intervenu par téléphone:
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“Le nucléaire doit faire l’objet, a minima, d’un débat national, d’un référendum. On voit bien que quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements. Il faut sortir de cette arrogance, de penser toujours que la technologie, le génie humain peut tout. C’est la nature qui dicte ses lois. Le nucléaire ne peut pas en l’état être la réponse à nos besoins énergétiques.”
Que Nicolas Hulot ait souhaité s’exprimer aussi vivement sur le sujet depuis la Colombie, où il est en tournage, confortera ceux qui sont convaincus qu’il prépare d’arrache-pied les primaires d’EELV. Les auditeurs d’Inter l’ont aussi entendu dire:
« Les écologistes s’inquiètent de la prolifération des centrales nucléaires dans le monde, et a fortiori sur notre territoire, c’est pas simplement parce que ce sont des anti progressistes, au contraire, ils sont dans la modernité, ils posent les bonnes questions.”
Lors de la réalisation de notre enquête à paraître mercredi sur ses préparatifs à une éventuelle entrée en campagne, Pascal Canfin, député européen d’Europe Ecologie les Verts, nous a dit “attendre qu’il clarifie deux choses, le nucléaire et son rapport à Sarkozy”.
Un point de vue largement partagé chez les Verts. Cette image d’un Hulot trop évasif sur le sujet avait encore été nourrie récemment par les conclusions d’un rapport parlementaire remis le 2 février scrutant «les modes de financement et de gouvernance des associations de protection de la nature et de l’environnement. » Ses auteurs s’y interrogent sur le poids d’EDF (entre autres entreprises) au sein de la fondation Nicolas Hulot :
“EDF est une entreprise de pointe dans le secteur nucléaire (…). Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l’énergie nucléaire ?”
Parmi les questions que l’on trouve sur le site de la fondation Nicolas Hulot, on lit: “En étant partenaire d’Edf, ne cautionnez-vous pas l’énergie nucléaire ?” La réponse:
“La priorité des priorités écologiques étant les changements climatiques, remplacer tout de go le nucléaire par les énergies fossiles, en particulier le charbon serait catastrophique. Par ailleurs, force est de constater que, dans l’état actuel des technologies, le total des capacités de production d’électricité par des énergies renouvelables est encore malheureusement infime. L’énergie nucléaire est donc pour le moment le moindre mal.”
A paraître ce mercredi dans les Inrockuptibles, l’enquête de Guillemette Faure sur les préparatifs de la campagne de Nicolas Hulot
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