Chaque semaine nous interrogeons une personnalité sur son rapport au Web. Le leader du parti de droite « Debout la France » s’est récemment illustré sur Twitter en parlant d’ « invasion » de migrants. Pour lui, internet permet avant tout de « contourner l’oligarchie ».
Qu’est-ce qu’internet vous apporte dans votre combat politique ?
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Nicolas Dupont Aignan – « Debout la France » n’aurait jamais pu voir le jour sans internet. C’est comme ça qu’on a pu diffuser nos idées. Internet nous permet de contourner la pensée unique, et de se passer des médias traditionnels. La langue de bois n’existe pas sur le web, c’est un formidable outil de liberté. Son effet boule de neige est un relai incroyable. C’est le résultat de millions de décisions individuelles, un peu comme la bourse.
En 2014, je me suis rendu à la frontière franco-italienne pour montrer qu’on pouvait y passer n’importe quoi. Aucun média n’était présent. J’ai pris une photo d’une kalachnikov transitant dans un coffre. Je l’ai posté sur Twitter, elle a fait le tour de France et a été partagée des centaines de fois. Les médias traditionnels ont du souci à se faire s’ils ne reprennent pas leur liberté.
Si facile de passer la frontière avec une kalachnikov! Assez du laissez faire ! Vite des frontières #EP2014 pic.twitter.com/BkpoRnzEvm
— Dupont-Aignan (@dupontaignan) 22 Mai 2014
Dans l’électorat de droite, ma côté de popularité est de 32%, je suis 10e sur 30. Je suis juste derrière des politiques comme Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse etc. Pourtant, je fais beaucoup moins de plateaux télévisés qu’eux. Je suis la preuve vivante qu’on peut atteindre la côte de popularité des politiques qui passent tout le temps à la télévision, grâce à internet.
Cela n’est pas suffisant bien sûr, il faut aussi militer, faire du terrain, faire campagnes… mais internet permet de contourner l’oligarchie et les partis traditionnels. Pour autant, il faut nuancer, internet n’est pas la panacée, cela ne débouche pas toujours sur un vote. Il faut trouver le juste milieu. Mais si on réussit c’est parce qu’on est à la fois présent sur internet et sur le terrain. On se fiche de moi quand je fais référence à lui, mais le succès d’Obama passe justement par l’articulation intelligente entre internet et le militantisme. Cela permet de compenser notre faible présence sur les émissions de télévision.
Pourquoi vous êtes-vous inscrit sur Twitter en 2009, vous a-t-on conseillé de le faire ?
Sans doute, mais je ne me souviens plus qui… Twitter est un formidable moyen d’expression, je gère mon compte moi-même, autrement ça perdrait de sa spontanéité. C’est un peu un handicap d’ailleurs parce que je m’en sers par phases. Il y a des périodes où je tweet plus que d’autres. C’est très intéressant de donner sa pensée en 140 signes.
Je regarde les réactions sur ce que je fais, là où je suis cité. Et je suis très éclectique. Vous seriez vraiment surprise de voir les gens que je suis, c’est très divers. Je ne suis pas uniquement abonné aux gens qui me sont favorables. Il y a par exemple des gauchistes, des verts, plein de gens que je ne connais pas… Mais j’aime bien le débat et la liberté qui y règne.
Quand ce n’est pas pour votre activité politique comment utilisez-vous internet ?
Pour plein de choses de la vie quotidienne, acheter des billets de train, organiser mes vacances… Je regarde très peu de films, mais j’écoute un peu de musique. C’est avant tout un outil d’information à travers ma tablette numérique.
Aujourd’hui, comment vous informez-vous sur internet ? Lisez-vous encore des journaux papier ?
Je commence à lire le journal sur internet mais je préfère le papier. Je pense qu’on ne pourra d’ailleurs pas s’en passer, c’est un bel objet.
Avez-vous besoin de vous déconnecter volontairement parfois, pour éviter l’overdose numérique ?
Oui bien sûr, c’est important. Cette année j’ai me suis déconnecté pendant 15 jours durant mes vacances. Comme toute invention, internet doit être utilisé avec modération et recul.
Quelle est votre dernière fascination sur internet ?
J’ai juste regardé une vidéo stupide d’attaque de requin il n’y a pas longtemps… ça m’arrive, comme tout le monde.
Propos recueillis par Fanny Marlier
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