Loin des clichés réducteurs liés à la webculture, cette revue semestrielle explore sur papier les terres encore sauvages de l’internet mondial avec un seul mot d’ordre : “dénichons”.
La règle 34
Il existe une règle de l’Internet (la règle 34, pour être précis) qui indique en substance : “Si quelque chose est, alors il en existe aussi une version pornographique. Pas d’exception.” Or, malgré son titre et son mot d’ordre (“Imprimer internet avant que ça ne s’arrête”), la revue Nichons-nous dans l’internet est relativement avare en boobs. Car loin des clichés relatifs à la toile parfois considérée comme un terreau privilégié pour la culture de la vulgarité, Nichons s’intéresse surtout à internet dans ce qu’il a de passionnant, et que l’on pourrait ainsi résumer : étrangeté, liberté, créativité.
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Esthétique des TIC
Transposer internet sur papier est un défi de taille. Ici relevé avec succès par un travail graphique soigné. En témoigne la photo de couve de ce troisième numéro, extraite d’une série de James Howard, jeune artiste anglais qui recycle les “déchets d’internet” en utilisant les visuels du web poubelle pour “remonter aux sources du désir dans la société contemporaine”. Cela donne ici un portfolio qui mêle, dans des collages, images pixelisées de soleil levant, formes pyramidales, visages d’êtres humains inquiétants, tigres, Viagra et Voie lactée. w00t.
Pages d’histoire
A rebours du discours dominant qui réduit internet au règne de l’instant, Nichons prend son temps. Cela donne un reportage sur les dalits (anciennement qualifiés d’intouchables) en Inde, caste souvent absente des rédactions et qui tente de se faire voir et entendre sur le web. Mais aussi, un témoignage poignant sur comment, entre 2006 et 2009, le jeu en ligne Second Life représentait “l’avenir” pour certains. Ainsi qu’un retour savoureux sur la campagne virtuelle de 2002, du chat public de Jacques Chirac sur Caramail à celui de Lionel Jospin sur Wanadoo et ce sans intervention orthotypographique postérieure mais avec cette fabuleuse remarque du Premier ministre d’alors : “Je suis heureux que ce chat m’ait plu parce que d’habitude je préfère les chiens.” <3
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