C’est une des vidéos qui a été le plus partagée au lendemain de l’attentat de Nice, où un chauffeur a tué 84 personnes sur la promenade des Anglais. Sur les images floues, on voit un homme à scooter prendre en chasse le camion blanc, lâcher son véhicule pour tenter de pénétrer dans la cabine et arrêter le chauffeur (que l’on identifiera plus tard comme étant Mohamed Lahouaiej Bouhlel). Mais le camion continue finalement sa route.
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Une semaine après l’attentat, le quotidien Nice Matin a retrouvé le conducteur du scooter, qui n’est pas décédé comme certaines rumeurs le laissaient penser. Il s’appelle Franck, il était avec sa femme sur son scooter au moment où le camion l’a dépassé à toute vitesse. Il décrit :
« Il roulait sur le trottoir. J’ai en tête les images des corps qui volaient de partout. J’ai tout de suite compris. J’ai alors décidé d’accélérer. Ma femme, derrière moi, me tirait le bras et me demandait où j’allais. Je me suis arrêté. Je lui ai dit: « dégage! ». Et j’ai accéléré à fond.
Pour le rattraper, il fallait slalomer. Entre les gens, vivants et morts. J’étais à fond. Je ne pouvais freiner que de l’arrière car j’avais la poignée bloquée. Je me souviens même de crier dans le casque. Je criais à la mort en fait… Je n’avais que l’arrière du camion dans les yeux. J’étais déterminé à aller jusqu’au bout. »
« J’ai frappé, frappé. Il ne disait rien. »
Ce que l’on ne voyait pas sur la vidéo, c’est que Franck a réussi à atteindre la cabine du chauffeur. Il se hisse sur la marche et le frappe plusieurs fois à travers la fenêtre (« De toutes mes forces avec ma main gauche même si je suis droitier. Des coups au visage. Il ne disait rien. Il ne bronchait pas. »).
Mohamed Lahouaiej Bouhlel le met en joue avec une arme. « Mais le pistolet ne marchait pas. J’avais l’impression qu’il essayait de le manipuler ou de le charger, je n’en sais rien. Il me visait, appuyait sur la gâchette, mais ça ne marchait pas. »
Depuis, Franck est « abîmé physiquement et psychologiquement » et enchaîne les rendez-vous médicaux pour une « main gauche endolorie (…) une côte cassée et de gros hématomes sur le dos« , marques qui illustrent son incroyable acte de bravoure.
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