Une partie des bénéfices de cette collection inspirée du livre « Moi Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée » sera reversée à des associations de soutien aux anciens toxicomanes.
Hier, à New York, le designer belge Raf Simons a présenté sa collection homme hiver 2018, intitulée « Youth in Motion » (la jeunesse en action). L’inspiration derrière cette nouvelle collection homme, la troisième présentée par le créateur dans la Grosse Pomme ? Christiane Felscherinow, auteure du livre phare des années 70 Moi Christiane F., 13 ans, droguée et prostituée.
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C’est à partir du film de 1981, l’adaptation du livre signée Uli Edel, que Raf Simons a élaboré sa collection « Youth in Motion » : un communiqué précise que le livre et le film – basés à Berlin dans les années 70 et retraçant la vie dépravée d’une très jeune femme accro à la drogue – faisaient partie du cursus scolaire du créateur belge lorsqu’il était au lycée.
La jeune fille aux cheveux rouges
La jeunesse et la rébellion sont au coeur de la collection : sur plusieurs silhouettes, Raf Simons imprime des photos des deux protagonistes du film, Thomas Haustein et Natja Brunckhorst. Ces références sont mélangées à des extraits du texte Drugs, une pièce de théâtre écrite à quatre mains par Cookie Mueller et Glenn O’Brien dans les années 80 : Raf Simons sample la dernière édition de la pièce de théâtre, reprenant la police et les couleurs du livre sur plusieurs silhouettes. La métaphore est prolongée à l’aide de patchs reprenant l’apparence du tableau périodique des éléments, mais y insérant les termes LSD et GHB.
Ni une apologie, ni une condamnation
La marque précise que la collection « Youth in Motion » ne fait pas l’apologie de la consommation de drogues, mais ne la condamne pas non plus : « Raf Simons cherche plutôt à interroger la présence persistante, quasi inévitable, des stupéfiants (prescrits ou non) au sein de notre société et à rendre compte de la relation souvent compliquée entre utilisateurs et substances, ouvrant un dialogue plus large sur les responsabilités d’une société au sein de laquelle l’addiction et ses causes restent largement des sujets tabou. »
Le designer belge met tout cela en parallèle avec l’actuelle crise des opioïdes aux Etats-Unis, déjà décriée par la photographe Nan Goldin. Une partie des bénéfices de la collection seront reversées à des associations d’accompagnement des anciens toxicomanes.
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