L’épidémie de Covid-19 a fait capoter vos projets de vacances ? Qu’importe : pour qui a quand même envie de voyager, le jeu vidéo a tout d’un excellent plan B. Que vous soyez plutôt mer ou plutôt montagne, ces neuf jeux, majoritairement récents, pourraient bien sauver votre été.
A la mer
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« Spongebob Squarepants : Battle for Bikini Bottom Rehydrated »
Tant que Super Mario Sunshine n’aura pas été réédité (ce qui, selon certains, pourrait bien ne pas tarder), on trouvera difficilement de jeu plus estival que Battle for Bikini Bottom, riante aventure du légendaire Bob l’Eponge parue à l’origine en 2003 et fraîchement remasterisée pour les machines à jouer moderne. A l’époque, c’était un bon exemple de jeu à licence réussi : assez riche, plutôt soigné et respectueux de son matériau d’origine. Aujourd’hui, c’est un nouveau signe du retour en forme assez réjouissant du jeu de plateforme en 3D dans le sillage de Super Mario Odyssey, de quelques essais indés (Yooka-Laylee, A Hat in Time, New Super Lucky’s Tale) et de remakes à succès (Crash Bandicoot : N. Sane Trilogy, Spyro Reignited Trilogy). A Bikini Bottom, on saute, on grimpe, on se bastonne et on collectionne les spatules dorées sans oublier de rechercher les chaussettes perdues de ce bon vieux Patrick, notre pote étoile de mer. Il y a plein de choses à faire, rien n’est grave, Bob est grand. Et si, ludiquement, tout ça radote quand même un peu, on pardonnera beaucoup à Battle for Bikini Bottom pour sa débilité joyeuse et son éternel ciel bleu.
Sur PS4, Xbox One, Switch et Windows, THQ Nordic, environ 30€
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« Beyond Blue »
Conçu en lien avec les producteurs de la série documentaire Blue Planet II, Beyond Blue est un peu le pendant scientifique de l’ésotérique Abzu : si l’on passe l’essentiel de notre temps sous l’eau, c’est cette fois s’instruire sur les habitants de l’océan, que l’on ne se lasse pas de « scanner » pour les ajouter à notre collection comme autant de Pokémon qui existeraient vraiment (le béryl long, le baliste titan, la demoiselle bleu-vert, la sardinelle tachetée…) Si la part scénarisée de Beyond Blue, avec ses conversations téléphoniques et son émission en streaming, n’est pas à la hauteur du reste et notamment de la superbe modélisation des animaux marins, on ne se lasse pas de frôler cachalots et dauphins avant de partir en quête de cette créature inconnue qui, d’après nos capteurs, n’est plus très loin. Entre autres choses, Beyond Blue nous console un peu de la longue absence – déjà dix ans – de la série Endless Ocean.
Sur PS4, Xbox One et Windows, E-Line Media, environ 20€. Egalement disponible sur Apple Arcade. A paraître sur Switch.
« Summer in Mara »
Il y a des jeux qu’on voudrait aimer beaucoup plus. C’est le cas de Summer in Mara, le projet le plus ambitieux à ce jour du studio espagnol Chibig, financé grâce à son passage sur Kickstarter où il s’était fait remarquer par ses allures de Harvest Moon de bord de mer et son style graphique rappelant The Windwaker, l’un des plus beaux épisodes de la saga Zelda. Avec un peu de retard, Summer in Mara est arrivé à point nommé pour l’été mais se révèle un jeu beaucoup moins léger qu’espéré. Par sa manière d’imposer de constants allers-retours au joueur entre un lieu et un autre (et même une île et une autre) pour mener à bien ses missions rarement passionnantes en elle-même (aller parler à quelqu’un, aller planter du maïs, en rapporter après l’avoir récolté…), le résultat se révèle même vite fastidieux. C’est dommage, car Summer in Mara ne manque par ailleurs ni de charme, ni de bonnes (petites) idées. On fréquente son univers avec plus de plaisir qu’on ne le pratique en tant que jeu.
Sur Switch et Windows, Chibig, environ 22€. A paraître sur PS4 et Xbox One.
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« Maneater »
Changement de perspective. Vous n’êtes plus le gentil être humain amateur de baignades mais, sous l’eau, la bête aux grandes dents avide de chair et de sang. Maneater, c’est un peu comme si, la caméra subjective en moins, on avait voulu faire un jeu de ces séquences des Dents de la mer filmées du point de vue du requin. Pas une juste grosse blague ou un dispositif joyeusement transgressif, non, mais un vrai, et long, jeu de rôle et d’action, ce qui, au fond, est à la fois le principal atout et la limite de cette production du studio américain Tripwire. Proposant une série de missions pas toujours très inspirées (tuer dix poissons-chats, récupérer dix plaques d’immatriculation : ce genre de choses) dans un monde ouvert dont les zones se débloquent au fur et à mesure de notre progression, Maneater perd un peu en singularité ce qu’il gagne en intérêt sur la durée : au bout de quelques heures, cet autre absolu qu’est le requin ressemble de plus en plus à n’importe quel héros de jeu vidéo. Il n’empêche : dans ses moments de pure sauvagerie, Maneater est saisissant.
Sur PS4, Xbox One et Windows, Tripwire Interactive / Deep Silver, environ 40€. A paraître sur Switch.
A la montagne
« Lonely Mountains : Downhill »
Le bruit du vent, de l’eau, le chant des oiseaux, les cloches des troupeaux. On a déjà dit ici tout le bien que l’on pense de Lonely Mountains : Downhill, qui n’est pas qu’une excellente simulation de VTT mais, aussi, un parfait exemple de ce que peut réussir le jeu vidéo, même sans gros moyens, en matière d’immersion. C’est une bulle, un espace-temps singulier qui s’offre au joueur, et d’une manière d’autant plus forte que, concentré sur la trajectoire de notre petit cycliste, ce dernier s’engage dans un rapport profond avec le monde en question : ses trous, ses bosses, sa végétation… Automne, hiver, printemps ou été, Lonely Mountains est un jeu de toutes les saisons.
Sur Switch, PS4, Xbox One, Mac, Linux et Windows, Megagon Industries / Thunderful Group, environ 20€
« A Short Hike »
Disponible depuis l’été 2019 et récompensé en mars dernier par le prix Seumas McNally du meilleur jeu indépendant de l’année, A Short Hike est sans doute la plus belle randonnée que l’on puisse faire sans quitter son ordinateur. Très Nintendo dans l’esprit – entre Zelda et Animal Crossing, disons –, ce jeu réalisé en solitaire (à part la musique) par le Canadien Adam Robinson-Yu nous met dans la peau d’une jeune oiselle baptisée Claire qui, en vacances sur une île, part en escalader la montagne dans l’espoir de pouvoir, une fois arrivée en haut, avoir suffisamment de réseau pour passer un coup de téléphone – on ne révélera pas ici à qui ni pourquoi. Alors on explore, on grimpe, on gagne des compétences et des accessoires, on apporte notre aide à ceux que l’on croise (et qui, généralement, nous le rendent bien). Soudain, un orage. En altitude, il y a de la neige. On traverse un cimetière. On trouve une carte au trésor. On apprend un nouveau sport de plage. Sorte d’épopée miniature, cette petite merveille se boucle en à peine deux heures mais laisse des souvenirs pour longtemps. A Short Hike est un enchantement.
Sur Mac, Linux et Windows, Adamgryu, environ 7€
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Au lac
« The Catch : Carp & Coarse »
Envie d’une approche plus sérieuse de la pêche que celle d’Animal Crossing ? C’est précisément ce que propose The Catch, nouvelle production d’un studio expert en la matière puisqu’on doit déjà aux Britanniques de Dovetail Games les jeux Fishing Sim World et Euro Fishing, deux références du genre. The Catch, lui, prend le parti de la pêche combative avec, nous assure-t-on, « onze poissons monstres boss légendaires » à vaincre – on tremble un peu. La manette en main, c’est pourtant une expérience plutôt calme et sereine qui s’offre à nous : une fois notre lancer effectué (en dosant sa puissance d’une manière pas si éloignée de celle des simulations de golf), on attend. L’un des plaisirs de The Catch est justement là : dans cette suspension de l’action, cette inactivité tranquillement imposée qui place le joueur dans un état de totale disponibilité. Evidemment, ensuite, il faudra faire preuve de doigté pour amener à nous le poisson qui se débat au bout de notre ligne, et de plus en plus au fil de notre progression dans le jeu. Mais, aussi généreux que sophistiqué, The Catch a l’élégance de nous laisser le choix : flâneuse ou sportive, à chacun sa pêche virtuelle.
Sur PS4, Xbox One et Windows, Dovetail Games, environ 25€
En route
« Railway Empire »
Les vacances, ce n’est pas bien sûr pas seulement être à un endroit : c’est aussi y aller. Sur ce plan, le jeu vidéo a des arguments sérieux pour nous faire préférer le train. Et pourquoi pas celui, à vapeur, des Etats-Unis période western ? Fraîchement adapté sur la Switch qui, après Civilization VI ou Two Point Hospital, confirme une nouvelle fois qu’elle se prête à merveille aux jeux de stratégie et de gestion, Railway Empire nous propose ainsi de développer notre compagnie ferroviaire sur pas moins d’un siècle (1830-1930), mais en commençant petit : par les voies, le tracé, le choix des locomotives… Aussi riche soit-il, notamment grâce à la présence de ses DLC qui nous entrainent au Mexique ou à travers les Andes, Railway Empire peut ainsi s’appréhender comme un fabuleux jeu de construction (même si ses menus et sa prise en main auraient gagné à être un peu plus intuitifs). Tout le monde croit que l’on gère soigneusement notre empire, alors soyez gentil et ne le répétez pas : en vrai, on joue au petit train.
Sur Switch, Gaming Minds Studios / Kalypso Media / Koch Media, environ 40€. Egalement disponible sur PS4, Xbox One, Windows et Linux.
« Burnout Paradise Remastered »
Deux ans après les autres consoles, la Switch accueille à son tour une version remasterisée de l’un des jeux de course – de conduite serait plus juste – les plus marquants des années 2000. Burnout Paradise, c’est l’esprit arcade de la série du studio britannique Criterion déployée à l’échelle d’une ville. Ou, pour dire les choses autrement, l’auto-tamponneuse qui s’échappe de son manège. On reçoit des défis aux feux rouges, on tente de battre le meilleur temps enregistré sur une portion de route et on balance un adversaire dans le décor d’un « takedown » – l’une des signatures de Burnout – bien amené avant d’aller faire repeindre notre bolide. La force de Burnout Paradise, c’est sa fluidité, sa manière de glisser presque sans transition d’une virée tranquille à une course endiablée. Et si cette approche libérére-délivrée, notamment de tout danger, de la route ne fait pas encore assez vacances, on peut en plus compter sur l’ambiance floridienne du DLC Big Surf Island, intégré à cette version. Dont on ressort avec le sentiment un rien paradoxal que si, au fil des années, Burnout Paradise a pu être dépassé (notamment par le plus vaste et agité Forza Horizon), il n’a, sur son territoire ludique à lui, jamais été égalé.
Sur Switch, Criterion / Electronic Arts, environ 50€. Egalement disponible sur PS4, Xbox One et Windows.
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