A l’issue de la première réunion de concertation avec le gouvernement, suite au déclenchement de la grève perlée à la SNCF le 3 avril, les syndicats ont dénoncé une “mascarade”.
Ils avaient peu d’espoir dans l’issue de cette réunion. Et, sans surprise, ils ont été déçus. Les syndicats de la SNCF avaient rendez-vous pour la première fois avec le gouvernement ce 5 avril, deux jours après le déclenchement de la grève perlée contre la réforme ferroviaire. Celle-ci a été très suivie : 77% des conducteurs, 69% des contrôleurs et 39% des aiguilleurs ont fait grève ce mardi. Mais le gouvernement ne les a pas satisfaits.
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“Le gouvernement avance à marche forcée pour tenter de nous asphyxier”
Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, a déploré “une véritable mascarade”, et reproche au gouvernement de ne pas avoir de propositions, ni de régler les problèmes. “Les revendications des cheminots n’ont pas été entendues”, “la grève se poursuit”, a-t-il conclu. Ses collègues des autres syndicats abondent, et prédisent un durcissement de la mobilisation. “Le gouvernement avance à marche forcée pour tenter de nous asphyxier. On est dans une situation où le mouvement social risque bien de se durcir”, a déclaré Roger Dillenseger de l’Unsa. “Nous sommes partis sur un conflit qui risque de durer si le gouvernement ne revoit pas sa méthode”, considère également Didier Aubert de la CFDT.
Alors que 44 % des Français soutiennent le mouvement des cheminots selon un sondage Elabe pour BFM-TV, les syndicats dénoncent le fait que le ministère des Transports ne réponde à aucune de leurs revendications. En particulier sur la dette de l’entreprise, de 55 milliards d’euros. “Le gouvernement ne fait aucune annonce, aucune proposition. Le statu quo conduira à l’accroissement de la dette de 10 milliards d’ici la fin du quinquennat”, estime Laurent Brun. “L’État prendra sa part de responsabilités avant la fin du quinquennat sur cette dette dès lors que la SNCF aura contribué à la viabilité économique du système ferroviaire”, indique le ministère des Transports.
La grève pourrait s’amplifier
La grève va donc reprendre samedi à 20 heures pour s’achever mardi à 7 heures du matin. En attendant, la caisse de grève lancée sur internet par un collectif d’intellectuels pour soutenir les cheminots ne cesse de s’accroître. Elle a récolté jusque là 370 000 euros.
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Pour les cheminots, comme pour des nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives, la SNCF est une digue qui ne doit pas sauter. A l’initiative d’Olivier Besancenot, l’unité se fait à la gauche du PS sur cette question. Pour l’affirmer et en faire la démonstration massive, François Ruffin a lancé un appel à une grande manifestation commune le samedi 5 mai. Le syndicat SUD Rail appelle pour sa part à “renforcer, amplifier, durcir” la grève. Une journée interprofessionnelle de mobilisation est appelée par la CGT le 19 avril.
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