L’artiste transgenre Anohni, auparavant voix majeure d’Antony And The Johnsons, lâche Drone Bomb Me, single et clip bouleversants avec une Naomi Campbell en pleurs.
Fuidité et rébellion
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le 6 mai n’est pas un jour férié, mais constitue malgré tout une belle lueur d’espoir brillant à l’horizon. C’est la date qu’a choisie Anohni, anciennement connue sous le nom d’Antony Hegarty, sublime voix d’Antony And The Johnsons, pour sortir son nouvel album au titre pourtant lugubre, Hopelessness. Dévoilé en pleine COP21, le premier extrait, 4 Degrees, annonçait un grand album pop et symphonique.
Ce que vient confirmer ce deuxième single electro engagé, Drone Bomb Me. La chanteuse transgenre y raconte l’histoire d’une petite fille afghane dont la famille a été tuée par une bombe lâchée depuis un drone et qui souhaite mourir à son tour. “Je veux juste écrire des morceaux avec des dents aussi aiguisées que mes pensées”, a-t-elle expliqué à la BBC Radio 1. C’est noté.
La pleureuse
Dans ce clip, Anohni n’est physiquement présente qu’à travers sa voix, qui s’échappe des lèvres d’une Naomi Campbell christique perdue dans un bâtiment taggé. Si la mannequin est parfois filmée en body échancré, une couronne d’épines sur la tête, ce sont les gros plans sur son visage baigné de larmes qui captent toute l’attention. Campbell n’en est pas à sa première incursion loin des podiums.
A 5 ans, elle trimballait son minois dans le Is This love? de Bob Marley. Dix-sept ans plus tard, elle explosait les thermomètres en minijupe et cropped top blancs dans In the Closet face à un Michael Jackson en marcel. Le 11 février dernier, c’est le show de Kanye West au Madison Square Garden qu’elle transcendait de son air frondeur. Nineties un jour, nineties toujours.
All Star Game
Campbell n’est pas la seule star du clip : le photographe et clippeur Nabil Elderkin (Kanye West, Frank Ocean…) en a assuré la réalisation,et Riccardo Tisci, le styliste gothico-chic de Givenchy, la direction artistique. Côté production, on retrouve le DJ Hudson Mohawke, ainsi que le génie de l’ambient Oneohtrix Point Never. Un casting XXL pour Anohni qui a refusé de se rendre aux oscars, où elle était nommée mais pas sélectionnée parmi les live de la soirée, les organisateurs lui préférant des artistes plus commerciaux, comme elle l’a expliqué dans une longue tribune dénonçant le capitalisme déshumanisé.
“Aux Etats-Unis, tout tourne autour de l’argent : ceux qui en ont et ceux qui n’en ont pas, écrit-elle. Les politiques identitaires sont souvent utilisées comme écran de fumée pour nous distraire de cette culture virale d’extraction des richesses. Quand nous ne l’extrayons pas de la nature, nous l’extrayons des classes moyennes et ouvrières.”
{"type":"Banniere-Basse"}