L’ex-ministre de l’Education nationale ne sera pas la nouvelle chef de file du Parti socialiste malgré les encouragements de ses « camarades ».
« Je ne veux pas d’une vie réduite à la politique », déclare Najat Vallaud-Belkacem dans un entretien publié dans l’Obs le 4 janvier. L’ancienne ministre se destine désormais à l’édition en s’attelant à la direction d’une collection chez Fayard consacrée aux batailles culturelles du progressisme. Un tournant qu’elle refuse d’assimiler à un désengagement, revendiquant, au contraire, la nécessité de réaffirmer la puissance intellectuelle de la gauche : « Si nous voulons reconstruire de la conviction, il faut aussi renouveler les savoirs. »
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
« Qu’est-ce que la gauche ? Les réponses d’Annie Ernaux, Winock et Foessel »
Lassée du spectacle médiatique, de l’effet buzz, c’est donc à l’abri des projecteurs que Najat Vallaud-Belkacem veut réinvestir le combat socialiste, rendre à la gauche le rayonnement intellectuel qu’elle a perdu.
On a besoin de penseurs, de chercheurs qui acceptent de se mettre à portée d’homme et nous aident à être collectivement plus intelligents.
Elle déplore, en effet, un débat politique où « les idées progressistes sont devenues minoritaires. On le perçoit à des signes qui ne trompent pas : les mots ont perdu leur sens. L’égalité est immédiatement caricaturée en ‘égalitarisme niveleur par le bas’. La solidarité est aussitôt dépeinte en ‘assistanat’. »
S’engager pour le bien public
« Je sais que cela peut paraître étrange de ne pas céder à l’amicale pression de ses amis, que les standards de la politique nous ont plutôt habitués au contraire, mais je veux vraiment réfléchir, travailler et comprendre d’autres mondes que le seul monde politique », admet-elle.
Cependant, l’ancienne élue socialiste insiste, « j’ai toujours pris parti, et je continuerai à le faire sans me dérober devant les responsabilités. » Tout en défendant la cohérence de son parcours : « pour moi, plus que tout concours de circonstances et autres communications mal gérées, ce sont ces batailles culturelles perdues qui ont rendu inaudibles les discours et projets de gauche. »
Elle n’est pas la seule à préférer s’éloigner du Parti Socialiste, et de sa récente débâcle. Comme le rappelle, France info, pour l’instant, Luc Carvounas, un ancien proche de Manuel Valls, est l’unique candidat au poste de premier secrétaire.
{"type":"Banniere-Basse"}