Si l’on ne sait pas grand-chose de ce que nous réserve l’année qui vient, il y a en revanche quelques rendez-vous musique, cinéma, séries, livres, scènes et arts que l’on peut d’ores et déjà caler. Tout ce qui fera l’année 2024, c’est par ici !
George Miller
Spin-off de Mad Max: Fury Road, le nouveau film de George Miller explorera le passé de Furiosa (inoubliable Charlize Theron), cette fois interprétée par Anya Taylor-Joy. Dans ce nouveau shot d’adrénaline postapocalyptique, la jeune héroïne, kidnappée par une horde de motards, devra se battre pour retrouver les siennes. Ce scénario proche du précédent opus promet déjà des courses-poursuites iconiques et des explosions dans tous les sens, et peut-être même une première mondiale à Cannes… N. M.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Furiosa de George Miller, avec Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke. En salle le 22 mai.
Grandaddy
Plus de dix ans après leur reformation et le disque qui s’en est suivi, Last Place (2017), Jason Lytle et ses comparses californiens sont revenus, à la surprise automnale, avec le single Watercooler, aussitôt identifiable à la patte sonore aérienne qui fait la réputation de Grandaddy depuis The Sophtware Slump (2000), leur chef-d’œuvre inusable.
Le 16 février paraîtra donc le nouvel album du groupe de Modesto, Blu Wav, sur Dangerbird Records, le label de Los Angeles qui avait déjà édité la version piano de The Sophtware Slump et les demos de Sumday. Fidèle à sa réputation de grand manitou, Jason Lytle a écrit, composé, arrangé, produit et co-mixé Blu Wav. Pour une nouvelle vague Grandaddy ? F. V.
Blu Wav (Dangerbird Records/The Orchard). Sortie le 16 février.
Vertiges
Pour déséquilibrer ces galeries que l’on s’était presque déjà habitué·es à arpenter, la Bourse de Commerce dédie tout son espace à une grande exposition immersive. Soit l’exploration de la thématique du vertige, sensuelle certes mais ouvrant également sur les thématiques de la subversion des identités ou des périodes d’instabilité géopolitique. Une autre analyse de l’histoire de l’art contemporain, de Maurizio Cattelan à Franz West en passant par Martin Kippenberger.
À la Bourse de Commerce – Collection François Pinault, Paris, du 20 mars au 23 septembre.
Gwendoline
N’y allons pas par quatre chemins, le deuxième album de Gwendoline est l’un des disques les plus attendus de l’hiver 2024 (autant, en tout cas, que leur venue au Centquatre-Paris le 1er mars pour Les Inrocks Festival). Quatre ans après la réédition de l’acclamé Après c’est gobelet !, qui fit découvrir la “shlagwave” désenchantée du tandem nanto-brestois, Pierre Barrett et Mickaël Olivette ont écrit et composé dix nouvelles chansons sur leurs terres bretonnes, tout en poursuivant la tournée des salles de concert et bien sûr les afters diurnes dans les bars (“Rendez-vous au PMU/À 8 heures du matin”, parmi les highlights du premier LP).
Désormais signé chez Born Bad Records, Gwendoline n’a rien perdu de sa verve proverbiale (Conspire, Héros national, déjà interprété en live) ni de son mal-être existentiel (Si j’préfère, Merci la ville, Parce que j’ai rêvé d’être riche) pour un disque à la fois moins potache et immédiat, mais plus réfléchi et insidieux. Sans oublier une ode géniale à la gloire de la Suze Tonic (Piñata), probable tube de l’été 2024 dans les festivals et les campings de France et de Navarre. On prend les paris ? F. V.
C’est à moi ça (Born Bad Records/L’Autre Distribution). Sortie le 1er mars.
Paris 1874 – Inventer l’impressionnisme
On célèbre un autre anniversaire incontournable en 2024 : celui, il y a 150 ans, de la première exposition impressionniste, organisée au printemps 1874 à Paris par Monet, Renoir, Degas, Morisot, Cézanne et d’autres “affamés d’indépendance”. Le musée d’Orsay revient sur la radicalité de ces jeunes enragé·es avec une sélection d’œuvres de l’exposition en question placées en regard des tableaux et sculptures académiques d’alors.
Au musée d’Orsay, Paris, du 26 mars au 14 juillet.
The Last Dinner Party
Le buzz autour de ce groupe de cinq musiciennes britanniques n’en finit plus. Après des premières parties de Nick Cave, Florence & the Machine et les Rolling Stones, après avoir été retenues parmi les “6 Music Artists” de 2023 par la BBC, aux côtés de Blur et Christine and the Queens, elles sortiront leur premier album, Prelude to Ecstasy, le 2 février.
Du rock grandiloquent, baroque même, hyper-efficace mais pas pompier. La ligne de crête est mince, mais The Last Dinner Party danse dessus avec fougue. Les tubes, eux, s’enchaînent, et promettent un beau live à La Maroquinerie (Paris) le 20 février. C. B.
Prelude to Ecstasy (Island Records). Sortie le 2 février. En concert à La Maroquinerie, Paris, le 20 février.
Salman Rushdie
Douze ans après Joseph Anton, le récit de sa vie (cachée) sous la fatwa lancée contre lui par Khomeini, Rushdie délaisse la mythologie indienne et la fable politique pour renouer avec le récit autobiographique et parler, enfin, de l’attaque terroriste au couteau qu’il a subie en août 2022 dans l’État de New York. Rappelons que cette attaque lui a coûté un œil et causé de graves blessures.
Le Couteau de Salman Rushdie (Gallimard). En librairie le 18 avril.
Alien
Noah Hawley, le très doué créateur de la série Fargo, gravit pour l’excellente chaîne FX la montagne Alien, rien de moins que l’un des sommets de la science-fiction et de l’horreur. De cette série perturbée comme beaucoup d’autres par la grève, on sait qu’elle ne se situe pas dans l’espace mais sur notre Terre, quelques décennies avant les événements du film originel. Le personnage de Ripley ne sera donc pas présent, mais l’ancien réalisateur Ridley Scott est bien là, au chaud sur le siège du producteur. Sydney Chandler (fille de l’excellent Kyle Chandler, vu dans Friday Night Lights) tient le rôle principal.
Alien de Noah Hawley, avec Sydney Chandler, Alex Lawther, Samuel Blenkin. Prochainement.
Les Inrocks Festival 2024
Pour sa 35e édition, Les Inrocks Festival investit un nouveau lieu dans sa mémorable histoire entamée en 1988 : le Centquatre. Les Inrocks Festival lancera la saison festivalière, du 27 février au 2 mars, avec, en première tête d’affiche annoncée, The Libertines (dont personne n’a oublié le concert mémorable du aux Inrocks Festival 2002, à l’époque triomphale d’Up the Bracket), une semaine avant la sortie de leur quatrième album tant attendu, All Quiet on the Eastern Esplanade, teasé cet automne par l’entraînant single Run Run Run.
Par ailleurs, Lucie Antunes proposera son Amazing Carnaval, version XXL de sa renversante tournée carnavalesque jouée avec ses complices Clémence Lasme, Louise Botbol (alias Supérette) et Franck Berthoux, Lucie Antunes a choisi d’inviter l’actrice Anna Mouglalis, la radicale Baby Volcano et le chanteur Frànçois Atlas pour une performance unique en forme de transe collective, mise en scène par le collectif Scale. Le lendemain, à la Bourse de Commerce, c’est L’Rain, le pseudonyme de la Brooklynienne Taja Cheek, qui interprétera I Killed Your Dog, son récent et fascinant troisième album en forme de “collage sonore labyrinthique”.
Après le concert exclusif des Libertines jeudi 29 février au Centquatre-Paris, une semaine avant la sortie tant attendue de leur quatrième LP, All Quiet On the Eastern Esplanade, l’un des deux plateaux du vendredi 1er mars réunira une parfaite affiche rock avec le trio punk de Brighton Lambrini Girls, la sensation britannique Fat Dog et Gwendoline, le jour même de la parution chez Born Bad Records de C’est à moi ça, l’un des albums les plus attendus de 2024. Quatre ans après la réédition de l’acclamé Après c’est gobelet! (2020), qui fit découvrir la shlagwave désenchantée du tandem nanto-brestois, Pierre Barrett et Mickaël Olivette vont retourner le 104 avec leurs tubes déjà fameux (Audi RTT, Chevalier Ricard, Voldebière) ou bientôt célèbres (Conspire, Si j’préfère, Héros national), sans oublier un hymne à la gloire de la Suze Tonic (Piñata), probable rengaine des Inrocks Festival 2024.
Changement de décor samedi 2 mars pour la clôture du festival, avec notamment une carte blanche proposée à Étienne Daho, qui a choisi de programmer Unloved, Bracco et Faux Real pour une triple affiche alléchante. Avec Unloved, qui a effectué quelques premières parties de son Daho Show, le parrain de la pop française a noué une relation artistique privilégiée depuis Blitz (2017). En mélomane insatiable et curieux, Étienne Daho a retenu aussi le tandem Bracco, brillant descendant du punk synthétique à la Suicide, et Faux Real, le duo fraternel franco-américain réputé pour son avant-pop visionnaire et des prestations décoiffantes. Autant de noms, de styles et de promesses – en attendant la suite et fin de la programmation la semaine prochaine – qui annoncent une 35e édition des Inrocks Festival déjà mémorable. F. V.
Les Inrocks Festival du 27 février au 2 mars 2024 au Centquatre-Paris, et le 28 février 2024 à la Bourse de Commerce – Pinault Collection. Rendez-vous dès maintenant sur la billetterie.
Zadie Smith
Celle qui s’était fait la chroniqueuse du Londres contemporain va en surprendre plus d’un·e en choisissant l’Angleterre victorienne comme toile de fond de son nouveau roman. C’est loin d’être gratuit : l’autrice anglo-jamaïcaine entend fouiller le passé colonial de l’Angleterre en Jamaïque et dire comment les grandes fortunes du pays sont en partie fondées sur l’esclavage. La vérité derrière des façades – très britanniques – extrêmement polies et de bon goût.
The Fraud (titre français non défini) de Zadie Smith (Gallimard). Parution prévue début mai.
Leos Carax
On s’était habitué·e à attendre une décennie entre deux films de Leos Carax. C’est donc avec étonnement, mais aussi avec joie, qu’on a appris qu’il avait tourné un film l’an dernier, sans aucun effet d’annonce et dans une grande confidentialité. Un film au budget beaucoup moins important que ses précédents longs métrages (hormis le premier), interprété principalement par lui-même et Denis Lavant. C’est pas moi explorerait la relation un peu mimétique de Carax avec son comédien fétiche et promet de revisiter toute l’œuvre du cinéaste. J.-M. L.
C’est pas moi de et avec Leos Carax, Denis Lavant (Fr., 2024). Prochainement en salle.
The Penguin
Quiconque a développé un amour immodéré pour Batman Returns (1992) de Tim Burton a forcément adulé le personnage du Pingouin, alors magistralement interprété par Danny DeVito. Cette fois, c’est Colin Farrell qui s’y colle, dans une série dérivée du film de Matt Reeves sorti en 2022. Créés par Lauren LeFranc pour HBO Max, les huit épisodes de The Penguin arpentent en profondeur la vie de ce personnage apparu pour la première fois dans un comics en 1941, dont les douleurs et la dureté sont toujours sans équivalent dans l’univers DC. Farrell lui-même a teasé une série “très noire”.
The Penguin de Lauren LeFranc, avec Colin Farrell, Cristin Milioti, Rhenzy Feliz. Prochainement.
Nicolas Mathieu
Trois ans après son dernier roman, Connemara, Nicolas Mathieu revient, mais avec un recueil de microfictions et de poèmes issus des posts qu’il publie sur Instagram. L’écrivain, dont la présence et les partis pris sur le réseau social sont souvent relayés voire font polémique (voir l’affaire des sensitivity readers), y parle aussi des commencements et des fins, de ce qu’il voit et perçoit, et d’amour. Avec des dessins d’Aline Zalko.
Le Ciel ouvert de Nicolas Mathieu (Actes Sud), 128 p., 18 €. En librairie le 7 février.
Bérurier Noir
Ce sera l’une des expositions les plus inattendues et pourtant incontournables du premier semestre 2024 : Bérurier Noir à la Bibliothèque nationale de France ! Il y a deux ans, le chanteur Fanfan et le saxophoniste Masto, deux des membres fondateurs, avaient annoncé le don des archives du plus célèbre groupe punk français, qui a agité l’Hexagone de 1983 à 1989, à la BnF, qui accueillait jusqu’alors exclusivement le classique et les musiques actuelles.
De quoi replonger dans la contre-culture musicale des années 1980 en France à travers des maquettes d’affiches et de pochettes d’albums (Abracadaboum !, Souvent fauché, toujours marteau !), des dessins originaux, des costumes ou le premier numéro du fanzine du groupe, Le Mouv’ment d’la jeunesse. Salut à toi la BnF ! F. V.
Bérurier Noir à la Galerie des donateurs, BnF, Paris, du 27 février au 28 avril.
The Libertines
Tête d’affiche du prochain Les Inrocks Festival, The Libertines a remis ça avec un single tapageur, baptisé Run Run Run, hommage à Phoenix ou au Velvet Underground, annonciateur d’un quatrième album studio, All Quiet on the Eastern Esplanade. Phare dans la nuit narcotique du rock anglais des années 2000, la bande à Carl Barât et Peter Doherty n’avait plus rien sorti depuis Anthems for Doomed Youth (2015), entre deux reformations live à chaque fois concluantes, projets solo, réédition de l’inaugural Up the Bracket (2002) et publication de demos inédites.
La question est sur toutes les lèvres : peuvent-ils le refaire ? On dirait bien que oui. Composée en Jamaïque, cette nouvelle étape discographique dans l’un des parcours les plus chaotiques de l’histoire récente du rock’n’roll pourrait bien être la surprise de cet hiver. Réponse le 8 mars. F. M.
All Quiet on the Eastern Esplanade (Libertines Recording Limited/Virgin Music/Universal). Sortie le 8 mars.
Mirwais
Comme il l’avait annoncé dans ces colonnes à la parution de son premier roman, Les Tout-Puissants (2022), le musicien et producteur à succès de Madonna publiera donc une biographie sur Taxi Girl, le groupe culte qu’il a cofondé avec Daniel Darc, à l’existence fugace (1979-1986) mais à l’importance fondamentale.
Pour cette biographie, Mirwais Ahmadzai a choisi de se concentrer sur les débuts de son groupe jusqu’à la sortie de Seppuku (1981), paru deux mois après la mort par overdose du batteur Pierre Wolfsohn. Des premiers concerts bancals aux arnaques entre groupes, du tâtonnement à l’affirmation du style incomparable de Taxi Girl, Mirwais raconte tout. “À 16 ans, nous étions comme deux frères avec Daniel, mais ces années-là furent tellement chaotiques”, nous disait-il à la fin de l’été 2022. Simplement intitulé Taxi Girl, ce nouveau livre sera le premier volume d’une trilogie sur le showbiz. F. V.
Taxi Girl (Séguier), 190 p., 19 €. En librairie le 21 mars.
Pixies
Les 25, 26 et 27 mars, les Pixies de Frank Black rempliront par trois fois la mythique salle de l’Olympia, le temps de célébrer comme il se doit les non moins mythiques Bossanova (1990) et Trompe le monde (1991), deux albums qui ont bénéficié de rééditions à l’occasion de leur trentième anniversaire. Pour l’avoir croisé en concert récemment, le groupe de Boston en a encore sous le capot, tenant la scène deux heures durant avec une puissance toujours intacte. Un événement de taille. F. M.
En concert à l’Olympia, Paris, du 25 au 27 mars.
Surréalisme – L’exposition centenaire
En 2024, le surréalisme sera partout. Normal, c’est un centenaire que l’on célèbre. En 1924, André Breton publiait le Manifeste du surréalisme et le mouvement électrisera tous les arts par les puissances de l’inconscient déchaîné. Le Centre Pompidou organise une vaste fresque englobant arts plastiques, littérature, cinéma ou photographie. Le panorama, qui court jusqu’en 1966, a été updaté pour l’occasion : il se fait plus féminin et international.
Au Centre Pompidou, Paris, du 4 septembre au 6 janvier 2025.
Bruno Dumont
Avec L’Empire, Bruno Dumont creusera une nouvelle fois son sillon comique et burlesque initié en 2014 par P’tit Quinquin. Si Coincoin et les Z’Inhumains s’engageait déjà vers la science-fiction, ce nouveau film promet de pousser les curseurs du genre beaucoup plus loin : entre vaisseaux spatiaux et sabres laser, la côte d’Opale deviendra le théâtre d’une véritable guerre des étoiles. Pour l’occasion, Dumont retrouve Luchini (dans un rôle qui s’annonce plus loufoque que jamais) et les acteur·rices amateur·rices de ses deux séries, tandis que Camille Cottin, Lyna Khoudri et Anamaria Vartolomei feront leur entrée dans l’univers déjanté du cinéaste. R. V.
L’Empire de Bruno Dumont, avec Camille Cottin, Lyna Khoudri, Anamaria Vartolomei. En salle le 13 mars.
Édouard Louis
Annoncé en janvier, le nouveau texte très attendu d’Édouard Louis a été reporté à avril. C’est à son frère, mort il y a quelques années, qu’Édouard Louis consacre son nouveau livre, après l’avoir fait pour chacun de ses parents, son père en 2018 avec Qui a tué mon père, et sa mère en 2021 avec Combats et Métamorphoses d’une femme. Celui qui entendait rompre avec sa famille avec En finir avec Eddy Bellegueule en 2014 s’est vu rattrapé par celle-ci, jusqu’à écrire sur sa relation douloureuse avec son frère.
L’Effondrement d’Édouard Louis (Seuil), 224 p., 19,50 €. En librairie en avril.
{"type":"Banniere-Basse"}