Ecarté de la place de numéro 2 sur la liste UMP du VIIIe arrondissement, Charles Beigbeder fulmine contre NKM. Il souhaite fédérer tous les dissidents parisiens. Voici ce que donnerait son Alliance rebelle.
“Ça va être le bordel total.” Charles Beigbeder est remonté. Ce n’est pas la première fois qu’on lui fait le coup. Après avoir été malmené dans le XIIe arrondissement de Paris où il souhaitait représenter l’UMP, voilà l’entrepreneur écarté de la deuxième place sur la liste du VIIIe au profit du filloniste Pierre Lellouche.
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“Je suis fou de rage, fulmine Beigbeder dans une interview au jdd.fr. C’est incroyable. Moi qui viens du milieu de l’entreprise, cela n’arrive jamais que tout éclate alors que des accords sont passés. Mais il faut croire qu’en politique, c’est possible.” Après la déconvenue du XIIe, Beigbeder avait fait de cette deuxième place, qui permet d’être élu au Conseil de Paris, un objectif prioritaire. Mais ça, c’était avant que Nathalie s’en mêle. “Nathalie Kosciusko-Morizet est méprisante, elle n’écoute personne, tonne le grand patron, proche de Jean-François Copé. Il était prévu que je fasse partie de la gouvernance de Paris en cas de victoire ou que je participe au renouvellement dans l’opposition en cas de défaite.” C’était sans compter sur la vieille garde de la droite parisienne. “Les barons comme (Henri) Guaino ou (Patrick) Ollier ont fait corps. Je suis jeune, ils sont contre le renouvellement.”
“Fédérer les listes indépendantes”
Charles Beigbeder ne compte pas en rester là. Une idée a germé : pourquoi ne pas rallier tous les dissidents de la candidate UMP à la mairie de Paris? “Je vais jouer un rôle pour fédérer les listes indépendantes qui estiment être orphelines d’un représentant de droite, qui attendent quelqu’un entre NKM et le FN”, assure l’homme d’affaires, s’imaginant bien retourner dans le XIIe arrondissement. “Plein de gens de droite disent qu’ils ne veulent pas de NKM.”
Ils sont au moins seize, si l’on en croit l’UMP qui a fait le ménage dans ses troupes parisiennes. Seize candidats qui soutiennent des listes concurrentes à celle de NKM. Le bureau politique de l’UMP les a menacés : ils ont jusqu’au 25 janvier pour faire amende honorable sous peine d’exclusion du parti. Quitte à prendre le chemin de la dissidence, pourquoi ne pas rejoindre l’Alliance rebelle de Beigbeder? Passage en revue de cette potentielle fédération anti-NKM.
Les leaders de la rébellion
Marie-Claire Carrère-Gée, dans le XIVe. Entrée en dissidence dans le même arrondissement que NKM, Marie-Claire Carrère-Gée est la première des rebelles. “C’est donc sur un mode barbouze que tu as décidé de te parachuter dans le XIVe, avec un pistolet braqué sur ma tempe, ignorant les élus et méprisant les militants”, avait-elle tempêté dans une lettre ouverte à NKM. Carrère-Gée a réussi à mobiliser la quasi-intégralité de l’équipe UMP locale. “Si NKM veut vraiment s’implanter dans le XIVe, alors qu’elle rejoigne notre liste”, avait-elle proposé.
Dominique Tiberi, dans le Ve. Le fils et adjoint du maire sortant, Jean Tiberi, n’a pas digéré que NKM choisisse Florence Berthout comme tête de liste. Refusant la place de numéro 2 qui lui était proposée, il a annoncé mi-novembre qu’il briguait la succession de son père.
L’état-major
Michel Dumont, Martine Namy-Caulier, Christian Le Roux etc dans le VIIe. L’ancien maire, l’actuelle première adjointe, l’ex-premier adjoint et ses proches… Les inimitiés sont fortes dans cet arrondissement chic où deux listes de droite devraient tenter de reprendre la mairie à Rachida Dati. “Je ne conteste pas son bilan, c’est juste que je ne vois rien en dehors des soirées crêpes à la mairie”, se justifie Michel Dumont.
Serge Federbusch, dans le Xe. Le conseiller d’arrondissement, qui s’est fait entendre contre le projet de salle de shoot dans le Xe, a décidé d’affronter Déborah Pawlik, investie par NKM. “Ils ne savent plus quoi faire tellement la campagne est mauvaise”, a t-il dénoncé.
Les jeunes pousses
Géraldine Poirault-Gauvin, dans le XVe. La jeune élue copéiste défiera le maire sortant et réinvesti par l’UMP, Philippe Goujon. Celle qui avait accusé ce filloniste de ne pas faire assez de place aux partisans de Copé, a été suspendue. “Goujon fédère ses troupes autour de la haine pour quelqu’un, mais il se trompe d’adversaire : c’est Anne Hidalgo, candidate dans le XVe, qu’il faut viser !”
Benjamin Gros et Thomas Rebaud, dans le XVIIe. Membres des Jeunes pop et des jeunes actifs, ils ont lancé leur propre liste dans le XVIIe, où Brigitte Kuster a été investie. Ils pourraient répondre positivement à l’appel de Beigbeder.
Ariane Cerutti, dans le XXe. La déléguée UMP de l’arrondissement a contesté l’arrivée d’Atanase Périfan, adjoint au maire dans le XVIIe parachuté dans le XXe.
Les hésitants
David Alphand (XVIe), Patrick Trémège (XIIIe), ou Philippe Dominati (IIIe) se sont manifestés sans encore passer à l’acte. “La plupart ne sont que des Monsieur ou Madame 1%, ils ne pèsent pas grand-chose”, a balayé Vincent Roger, l’un des porte-parole de NKM, lui-même tête de liste dans le IVe. Ces dissidents se sont engagés dans des « démarches suicidaires ». Peut-être. Mais avec le poing levé.
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