Jouissif fantasme pour fous du volant, mais timing malencontreux.
Certains jeux tombent particulièrement mal. Après avoir lâché leurs bolides dans des environnements désertiques, tropicaux puis glacés, les développeurs britanniques de la série de jeux de course MotorStorm avaient choisi, pour son quatrième épisode, un décor apocalyptique. Une ville confrontée à une terrible catastrophe naturelle et dont chaque immeuble menace de s’effondrer.
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Au Japon, la sortie du jeu a logiquement été reportée sine die. Dans la plupart des pays européens, elle a été maintenue, mais Sony a annoncé son intention de limiter la campagne marketing associée au lancement de ce qui devait être l’un de ses gros jeux du printemps et de ne plus approvisionner les magasins après leur livraison initiale.
Les développeurs n’avaient pourtant pas de mauvaises intentions : MotorStorm Apocalypse s’apparente au fond à un équivalent comics (avec des interludes dessinés et un esprit vaguement punk) des fantaisies automobiles cartoon (rondes, souriantes, colorées) de Mario Kart.
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Tout juste fait-il preuve d’une certaine insensibilité, loin d’être exceptionnelle dans le jeu vidéo, mais qui passe mal quand elle se trouve confrontée au réel. L’apparition de passants paniqués sur notre route, dans un nombre certes limité de niveaux, n’est en particulier pas du meilleur goût.
Ludiquement, ce nouveau MotorStorm Apocalypse tient en tout cas ses promesses, poussant à l’extrême les principes des précédents pour donner naissance à une sorte de simulation d’autotamponneuses à grande échelle, à un fantasme pour fous (plutôt que virtuoses) du volant, pour adeptes du flirt permanent avec la perte de contrôle. Il n’est pas impossible qu’on en vienne à l’apprécier. Mais sans doute plus tard.
Erwan Higuinen
MotorStorm Apocalypse sur PS3 (Evolution/Sony, environ 70€)
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