Sur Twitter, le hashtag #SelonIGPN dénonce le rapport de la “police des polices” dans l’affaire Steve et rappelle combien, en 2019, les violences policières sévissent.
« Ces valeureux policiers jouent à saute mouton pour se défendre », « Ce policier offre un échantillon gratuit du nouveau parfum chez Sephora » ou encore « Ces bienveillants policiers font un massage thaïlandais à ce passant éreinté ». Depuis mardi 30 juillet, un hashtag se diffuse sur Twitter : #SelonIGPN. Une série d’images de violences accompagnées d’intitulés absurdes et ironiques. Une référence aux déclarations du Premier ministre sur l’affaire Steve.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le corps du jeune homme, disparu dans la Loire le soir de la fête de la musique suite à une charge policière, a été retrouvé ce lundi 29 juillet. Le lendemain, Edouard Philippe a déclaré qu’aucun lien n’a été « établi » entre l’intervention de la police et la disparition de cet éducateur de 24 ans. Le Premier ministre a fait en réalité référence au rapport de 200 pages de la police des polices, l’IGPN, terminé le 16 juillet. S’il n’a pas été rendu public, une synthèse a toutefois été envoyée à la presse.
La conclusion est quelque peu déstabilisante. L’intervention des forces de l’ordre ce soir-là correspondant à une riposte « justifiée et n’est pas apparue disproportionnée » face à de « très nombreux jets de projectiles ». Et conclut qu’« il ne peut être établi de lien entre l’intervention des forces de police (…) entre 4 h 20 et 4 h 52 quai Wilson à Nantes et la disparition de M. Steve Maia Caniço après 4 heures dans le même secteur ».
Le 12 juillet dernier, Libération publiait pourtant une quinzaine de vidéos montrant la charge musclée des policiers visant à disperser la foule à coups de grenades et de lacrymos. Plusieurs fêtards sont tombés à l’eau.
Benalla, Zineb Redouane, Mantes-la-Jolie…
La déclaration d’Edouard Philippe n’a en tout cas pas manqué d’inspirer les internautes. Sur Twitter, le #SelonIGPN fleurit pour dénoncer les violences policières – photos à l’appui – avec une pointe de second degré.
#SelonlIGPN cet homme était coincé dans son jean slim pic.twitter.com/b5N7apoQFJ
— Clive (@CliveTwo) July 31, 2019
https://twitter.com/deupoinzero/status/1156442248030167040?s=20
Alexandre Benalla place de la Contrescarpe, à Paris, le 1er mai 2018.
https://twitter.com/Philde_France/status/1156411576271982592?s=20
Vendredi 28 juin, des militants écologistes qui manifestaient pacifiquement sur le pont Sully, à Paris, ont été aspergés de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre. Deux semaines plus tard, Mediapart révélait que l’utilisation de ce gaz avait été tellement massive ce jour-là qu’elle avait provoqué « un malaise avec perte de connaissance par suffocation » du commandant chargé des opérations.
#SelonlIGPN il s'agit juste de l'application du plan anti canicule pic.twitter.com/oHxXX9hKfM
— Lucho Golazo (@OuaiOuaiRachid) July 30, 2019
L’octogénaire Zineb Redouane a été tuée en décembre 2018 par une grenade lacrymogène, à la fenêtre de son appartement à Marseille.
#SelonLIGPN Zineb Redouane est décédée dans son sommeil.
— Kiyémis (@ThisisKiyemis) July 31, 2019
Début décembre 2018, les images de l’interpellation de lycéens de l’établissement Saint-Exupéry, à Mantes-la-Jolie, avaient énormément choqué.
#SelonlIGPN ces enfants avaient mal à la nuque.
Selon le rapport de l'IGPN toujours "et si t'es pas content, t'as qu'à aller en Corée du Nord". pic.twitter.com/5kZOHxhpdg
— Weatherboy 🐢🔻🇵🇸 (@Weatherboy_fr) July 31, 2019
https://twitter.com/MNaphtaline/status/1156444543354580992?s=20
{"type":"Banniere-Basse"}