La série de Capcom se fait moins sanglante et plus rêveuse dans ce spin-off très réussi qui s’inscrit dans la grande tradition du jeu de rôle japonais.
C’était il y a 3 mois à peine. Avec son épisode Monster Hunter Rise, la simulation de chasse aux monstres de Capcom offrait à la Switch l’un de ses gros succès du printemps, dont les ventes dépassaient déjà les 7 millions d’exemplaires à la fin mai. Et cet été, on joue à quoi ? À Monster Hunter, pardi, mais un autre, sous-titré Stories 2 et dont le lancement si proche dans le temps du précédent surprend. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un épisode au rabais.
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Face B
Suite d’un jeu 3DS paru en 2017 et destiné en priorité aux enfants à qui la brutalité des “vrais” Monster Hunter n’est pas recommandée, Monster Hunter Stories 2 conserve les grandes orientations du premier, comme le remplacement des combats nerveux par des affrontements au tour par tour (d’où un rythme plus posé et un rapport plus distant avec la cruauté de la chasse). Continuité aussi dans le style graphique, plutôt doux et coloré, même s’il rompt en partie avec le côté “mignon” du premier Stories pour se rapprocher davantage d’un Zelda. Mais surtout, là où le précédent faisait figure d’initiation jeune public à l’univers de la série, Monster Hunter Stories 2, par son ampleur et sa tenue, ressemble davantage à une proposition alternative aussi respectable que les Monster Hunter canal historique. Leur face B, disons, dont le charme dépasse par moments celui de la A.
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Parcours initiatique
En matière d’activités, ce que propose Monster Hunter Stories 2 ne tranche pas fondamentalement avec Rise. Dirigeant notre personnage (masculin ou féminin, au choix), on enchaîne les quêtes. Certaines sont indispensables à l’avancée de l’histoire, d’autres facultatives mais bien utiles pour obtenir de quoi améliorer l’équipement de notre alter ego virtuel. L’affaire se décompose en deux temps : les parties de chasse (ou de cueillette, d’exploration) d’une part, les phases de repos et de shopping/crafting au village de l’autre. Sauf qu’ici, tout ne tourne pas autour d’un foyer où l’on revient sans cesse. Dans la grande tradition du jeu de rôle japonais, Monster Hunter Stories 2 nous promène d’un point à un autre de sa carte. Aux sorties de Rise succède une aventure en forme de parcours initiatique : il s’agit de grandir en allant voir le monde, en se frottant à l’étranger. Ce faisant, on récupère des œufs de créatures qui, une fois éclos, nous fourniront des compagnons : nos “Monsties”.
Vous avez dit Pokémon ? Secrète, dans les Monster Hunter classiques, l’influence des monstres de poche est flagrante dans Stories 2, qui se révèle cependant beaucoup plus qu’un décalque de la série phénomène. C’est aussi un épatant western manga, mélodramatique à souhait, que l’on peut voir comme une réappropriation de Monster Hunter par le Japon après l’épisode World plus proche des canons ludiques occidentaux. C’est, quoi qu’il en soit, une épatante et lumineuse invitation au voyage. Qui rend curieux de voir ce que donnerait son approche “alternative” appliquée à d’autres jeux. Et si Uncharted abandonnait ses armes ? Et si Sonic prenait son temps ? Et si GTA devenait une simulation de vie ?
Monster Hunter Stories 2 : Wings of Ruin (Capcom), sur Switch et Windows, environ 60 €.
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