Après avoir été tour à tour un autoportrait déguisé et la maîtresse de Julien de Médicis, la Joconde serait une esclave chinoise et (accessoirement) la maman de Vinci.
Après avoir été tour à tour un autoportrait déguisé et la maîtresse de Julien de Médicis, la Joconde serait une esclave chinoise et (accessoirement) la maman de Vinci
Elles sont rares, les œuvres d’art qui jouissent d’un tel prestige ! Chaque année, par centaines de milliers, les visiteurs se serrent en rang d’oignon pour s’immortaliser en selfie devant les mânes de la Joconde, captivés par son teint diaphane, son identité évanescente, son regard indéfinissable… Le sourire, raide comme un passe-lacet, a donné à lui seul carrière à l’imagination des spécialistes les plus autorisés, et aujourd’hui encore, sa tranquille crispation fait l’objet des spéculations les plus aventureuses.
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« Un paysage chinois »
Pour tenter de percer l’incohérence de son mystère, l’empire du Milieu contre-attaque et ne fait pas dans la dentelle. La dernière théorie en date, pour le moins audacieuse, est signée Angelo Paratico. Historien de son état basé à Hong-Kong, ce romancier d’origine italienne émet l’hypothèse que le célèbre portrait représenterait une esclave orientale ayant nom Caterina, importée en Europe par un ami du père de Léonard de Vinci. Ce serait elle qui, en 1452, aurait donné naissance au touche-à-tout génial, dont la nationalité florentine serait pour une part usurpée.
« Derrière elle, explique-t-il au South China Morning Post, on voit un paysage chinois, et son visage lui-même ressemble à celui d’une Chinoise. »
Et pour en attester, l’écrivain assure avoir colligé une abondante documentation, fort d’une démarche qu’il qualifie d' »hypothético-déductive« .
160 000 commentaires
Sitôt dévoilée, l’hypothèse a fait tache d’huile. 4 millions de consultations et 160 000 commentaires plus tard, elle suscite des réactions contrastées et nourrit un débat qui s’annonce des plus tumultueux. Au risque qu’un édifice conceptuel de ce genre, fantaisiste en apparence, fasse de l’ombre aux chercheurs qui s’emploient à poursuivre leurs travaux à l’écart des injonctions de rentabilité dictées par le temps médiatique. En jeu : le glacis publicitaire sous lequel une certaine vulgate, friande de lieux communs sensationnalistes, risque bien de figer le tableau le plus connu du monde.
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