Tous les quinze jours, Alex Vizorek a une nouvelle idole.
Tous les quinze jours, je me propose de soutenir une personnalité que les médias maltraitent ou que la vindicte populaire accable.
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Cette semaine, mon idole, c’est Anne Hidalgo.
“– Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
– Ben, non. Il doit être coincé dans les bouchons.”
Pour certains, c’est la Poutine de l’Hôtel de Ville, pour moi, c’est la Jeanne d’Arc du pot d’échappement. En tout cas, mon idole divise.
Et pas n’importe comment.
Elle pourrait, comme Taubira, séparer les gens de gauche des gens de droite.
Ou, comme Finkielkraut, opposer les progressistes aux conservateurs. Eh bien non, elle divise les Parisiens en deux catégories : ceux qui ont un permis B et les autres. Je connais des progressistes de gauche qui, n’ayant pas avancé d’un iota au volant de leur Toyota hybride sur la Concorde alors que le feu est passé trois fois au vert, se souviennent que c’est sur cette place qu’on a raccourci Marie-Antoinette. Ils ont beau déifier Robert Badinter, ils ont imaginé Anne-Hidalguette !
“– Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu toujours rien venir ?
– Non, toujours pas !
– Il va peut-être arriver en RER C ?
– Alors, il n’est pas près d’arriver non plus !”
L’élégance de l’étonnement
Comment ne pas admirer celle qui se bat pour notre bilan carbone ? Elle, qu’on a obligé à se rendre à Lima, avec toute une délégation pour ouvrir une enveloppe dont tout le monde connaissait le contenu : Paris. Encore a-t-elle eu l’élégance de l’étonnement. On aurait dit Claude Guéant à qui on annoncerait une mise en examen : “Oh, ça alors ! Quelle surprise.”
Car oui, mon idole a offert à Paris les jeux Olympiques en 2024. Donc, deux ans après la Coupe du monde de football en 2022, le Qatar organisera un autre événement sportif majeur.
Quelle émotion quand je vais la voir remettre les médailles aux champions cyclistes, elle qui a tant fait pour cette discipline.
“– Anne, ma sœur Anne, il ne viendra pas !
– J’y crois encore. Rien n’est perdu.
– Tu es une vraie socialiste ! Mais qu’est-ce qu’on attend au fond ?
– La compassion des Parisiens.”
Mon idole est utopiste.
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