Alors que le site d’informations est toujours dans la ligne de mire de différents pays et sociétés, la résistance s’organise sur le Net.
Avec un fondateur toujours en prison et une possible interdiction en France, WikiLeaks est sur la sellette. Mais le site peut compter sur ses nombreux soutiens sur le Web, et pas seulement les pirates. Après la vague d’attaques de la semaine dernière, des initiatives plus pacifistes se sont multipliées sur la toile afin de demander la libération du sulfureux australien ou pour appeler à la survie du site.
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Sur le site de l’ONG Avaaz -spécialisée dans le lobbying et les pétitions en ligne- un appel, intitulé « WikiLeaks : Stoppez la répression », s’adresse au gouvernement américain et « aux autres pays et autres entreprises » partis en croisade contre le site spécialisé dans la divulgation d’informations confidentielles.
Ce texte insiste sur la « la campagne d’intimidation malfaisante » menée contre le site de Julian Assange et le danger qu’elle représente pour « la liberté d’expression et de la presse ». Ce matin, 648 856 personnes avaient signé la pétition mise en ligne la semaine dernière. Objectif de ses auteurs ? Rassembler un million de voix d’ici à vendredi.
La mobilisation sur le Web ne s’arrête pas là. Les internautes vont jusqu’à se rassembler pour soutenir Julian Assange. Le site espagnol Free WikiLeaks a mis en ligne un manifeste intitulé « Pour la liberté, dis non au terrorisme d’Etat » et a organisé samedi dernier des rassemblements devant les instances diplomatiques suédoises et britanniques, dans plusieurs grandes villes du pays (dont Madrid et Barcelone).
Les contestataires réclamaient la remise en liberté de Julian Assange, « le rétablissement du service des réseaux VISA et Mastercard pour que les transferts d’argent puissent s’exercer librement » et le déclenchement de poursuites contre les auteurs des crimes ou des graves délits révélés par WikiLeaks.
Le même jour, 75 personnes ont défilé à Amsterdam à l’appel du Parti des pirates informatiques néerlandais « pour la protection de la liberté de la presse ».
Lundi, le groupe londonien Justice For Assange Campaign a orchestré un rassemblement devant l’ambassade suédoise. Une quinzaine de sympathisants y ont participé, arborant des masques à l’effigie du fondateur de WikiLeaks, bâillonné par un drapeau américain.
Pages Facebook et sites miroirs
Sur les réseaux sociaux aussi, le soutien s’organise. Facebook compte plus d’une centaine de groupes consacrés au site ou à son fondateur. Le porte-parole du géant du Web a d’ailleurs déclaré :
« La simple existence d’une page fan de WikiLeaks sur Facebook ne viole aucune loi, et nous ne la fermerons pas, comme nous ne fermerons aucune autre page qui contient des sujet controversés. »
Aujourd’hui, plus d’1,3 millions de personnes « aiment » la page WikiLeaks sur Facebook.
Sur un plan plus technique, de nombreux sites hébergent des versions « miroirs », pour s’assurer de la diffusion du contenu du site malgré les attaques pirates récurrentes. Depuis vendredi dernier, Libération.fr abrite lui aussi une copie exacte de WikiLeaks. Le directeur du journal, Laurent Joffrin, invoque « le droit à l’information ». En Norvège, le quotidien Dagsavisen a suivi l’iniative.
[attachment id=298]D’autres opérations de soutien s’apparentent plutôt à de purs coups marketing : des produits à l’effigie de WikiLeaks ou de son charismatique patron pullulent dans des boutiques en ligne. Pas sûr que le caleçon ou la casquette « Free Assange » soient très efficaces ni que les fonds récoltés soient reversés au site.
Emilie Guédé
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