La nouvelle génération des consoles de salon entre sur le ring. Après la sortie de la Wii U de Nintendo à Noël dernier et la présentation de la PS4 de Sony en février, le géant américain Microsoft a levé le voile sur la nouvelle Xbox.
Il est loin le temps où la guerre des consoles de salon pouvait se résumer à un affrontement symbolique entre un hérisson et un plombier. Les premières générations de joueurs ont grandi, de nouvelles sont arrivées, biberonnées par les Playstation de Sony et les Xbox de Microsoft. Entre temps, la concurrence s’est faite plus rude (on compte un mort, ou presque : Sega), des fossés technologiques ont été franchis, de nouveaux marchés conquis (Nintendo notamment a su séduire les filles et les parents) et l’industrie du jeu vidéo pèse aujourd’hui des milliards.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans ce contexte ultra-concurrentiel, la sortie d’une nouvelle console est un enjeu de taille pour les constructeurs. Des trois grands, c’est Nintendo qui a dégainé le premier avec sa Wii U, sortie en fin d’année dernière. Malgré sa manette originale comprenant un écran tactile intégré, les premières ventes sont plutôt décevantes pour le fabricant japonais. Double peine, les éditeurs de jeu vidéo, indispensables à la survie d’une console, semblent plus attirés par ses deux futures concurrentes – la PS4 et la Xbox One. Deux consoles bien plus puissantes, capables entre autre d’afficher des graphismes plus évolués.
La Xbox One : une console aux ordres
Sony a annoncé sa PS4 en février dernier sans dévoiler son design. Hier, lors d’un show à l’américaine organisé depuis son campus à Seattle, Microsoft a choisi pour sa part d’exposer les courbures de la bête, tout de noire vêtue. Le géant de l’informatique n’a pas précisé le prix ni la date de sortie : « avant la fin de l’année », assure tout de même Don Mattrick, responsable de la section divertissement.
Après la Xbox et la Xbox 360, c’est donc la Xbox One qui prendra la suite dans quelques mois. Un « One » qui exprime moins un retour aux origines qu’une volonté d’étendre l’utilisation des consoles de salon vers un tout-en-un multimédia intégrant télévision, internet, VoD et musique en streaming, en sus du jeu pur et dur. La console sera dotée d’une manette proche de l’ancienne mouture mais plus ergonomique et surtout d’un Kinect – un accessoire muni d’une caméra et permettant la détection de mouvement – plus évolué. Ainsi, on pourra discuter par Skype depuis sa télé et naviguer facilement à travers les menus en se servant uniquement de ses mains. La console reconnaîtra par ailleurs le visage de son utilisateur. Gadget amusant, la commande vocale : plus besoin de télécommande pour allumer sa machine ou lancer un film, il suffira d’ordonner « Xbox, allume-toi » pour qu’elle s’exécute. Plusieurs applications pourront fonctionner en même temps, et Microsoft promet une utilisation simple et intuitive.
La guerre est déclarée
Côté technique, la qualité des graphismes, la mémoire et la rapidité des nouvelles consoles Playstation et Xbox devraient être proches. Pas de révolution mais des performances dignes de très bons PC, avec les avantages du salon. Comme Sony l’avait fait dès la PS3, Microsoft a opté pour un lecteur Blu-ray. Pour marquer leurs différences, les deux futures rivales vont chercher à arracher des contrats d’exclusivité aux éditeurs de jeux les plus courus. Parmi les titres annoncés hier par Microsoft, on compte Call of Duty Ghosts, Fifa 14 ou Forza Motorsport 5.
Quelques questions restent encore en suspens après la conférence. Notamment celle de la compatibilité des anciens jeux Xbox avec la nouvelle console (a priori, c’est mal parti) ou de l’installation obligatoire des jeux sur disque dur, qui pourrait empêcher le prêt entre amis. On devrait en apprendre plus lors de l’E3, le salon mondial du jeu vidéo, qui débute le mois prochain. La bataille promet en tout cas d’être rude entre les fabricants pour s’imposer dans les salons. D’autant plus que Sony et Microsoft, qui ont chacun vendu plus de 70 millions de PS3 et d’Xbox 360, devront aussi compter sur la concurrence très forte des smartphones et des tablettes, qui font reculer la vente des jeux sur console. Il pourrait encore y avoir des morts.
{"type":"Banniere-Basse"}