Avec ces photos prises à l’île d’Yeu, Michel Sapin essuie une tempête de sarcasmes. Touché, coulé ?
1 Marin d’eau douce
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Le choc des images, le poids des mots. Qui aurait pu rêver meilleure illustration de l’actualité économique catastrophique de la France que cette photo de presse accordée à l’agence Sipa – non sans humour – par notre ministre des Finances et des Comptes publics lors de ses vacances sur l’île d’Yeu ? Michel Sapin rame et les chiffres tombent, désastreux : croissance zéro, déficit dépassant les 4 %.
Le ministre antigeek qui jugeait il y a peu dans L’Opinion que Twitter n’est qu’“imbécillité et appauvrissement” et que les selfies font “des gueules de batraciens” passe sur le réseau social pour un marin d’eau douce. Cela n’a probablement pas plu à l’intéressé puisque les photos ont été retirées du site de Sipa quelques jours plus tard. Aussi stable que la stagnation de l’économie, une tendance se confirme : le ministre Sapin est résolument un génie de l’anticom.
2 Panne de moteur
“Tiens bon le cap et tiens bon le flot/Hissez haut !” Malgré les tempêtes électorales et la situation économique qui frise la déflation, les capitaines Hollande et Valls le répètent : “Il faut maintenir le cap” de la réduction des déficits et mettre en place le Pacte de responsabilité et de solidarité. Acculé par les mauvais chiffres, le matelot Sapin essuie le grain : “Mieux vaut assumer ce qui est plutôt que d’espérer ce qui ne sera pas”, a-t-il déclaré au Monde le 14 août.
Contrairement au ministère du Travail où il martelait la fiction de l’inversion de la courbe du chômage, le Sapin aux Finances hisse le pavillon de détresse : sans moteur (croissance), il faudra réduire la voilure (couper encore dans les budgets), ramer (se sacrifier) et lancer des fusées de détresse (voire appeler l’Europe-l’Allemagne à l’aide).
3 Il voyage en solitaire
L’intemporel ciré jaune, symbole des entreprises françaises qui gagnent chères à Arnaud Montebourg, a protégé plus d’un marin mais sauvera-t-il Sapin ? Le 6 août, le Conseil constitutionnel a censuré la baisse des cotisations salariales pour les 7 millions de salariés les plus modestes. Depuis, Sapin cherche des “mesures alternatives”. Hollande a reçu une fin de non-recevoir d’Angela Merkel quant à sa demande d’un “soutien plus ferme à la croissance” européenne. Michel Sapin plaide dans Le Monde pour une adaptation du “rythme de la réduction des déficits publics à la situation économique actuelle”. Sera-t-il entendu ? Seul sur son petit bateau, Sapin semble fuir les embrouilles et tenter la traversée de l’Atlantique à la rame à la recherche de la reprise américaine.
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