C’est un Michel Houellebecq bien coiffé qui s’est présenté au 20H de France 2 ce 17 janvier. Après des mois d’absence médiatique, il s’est confié à David Pujadas à l’occasion de la parution d’un numéro complet des Cahiers de l’Herne lui étant consacré, et de ses œuvres complètes en un volume chez Flammarion.
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Au terme d’un échange sur ses romans, la politique française et le jihadisme, l’écrivain a révélé qu’il préparait un prochain livre sentimental, revenant au thème de l’amour :
« Je pense que je vais arrêter avec l’axe politique. Les sentiments, c’est plus important. Je n’en ai pas fini avec ça, avec l’amour. »
« Souvent, dans mes romans, ça rate de très peu »
Au début de l’entretien, il a défendu que la vision du monde qu’il exprimait dans ses livres n’était pas aussi sombre qu’on le dit, notamment en matière d’amour :
« Souvent ça rate de très peu. Plateforme, c’est vraiment un manque de chance. C’est ça mon grand thème au fond. Ce n’est pas si lié que ça à mon passé. C’est ce que j’ai vu de la vie des gens. J’ai beaucoup de gens autour de moi de 50-60 ans qui se séparent, encore à cet âge ».
Habitué à susciter des polémiques autour de l’islam ou de va vision de la politique, surtout depuis la parution de Soumission, l’écrivain dont on a découvert dans son dernier ouvrage à quel point il est influencé par le philosophe du pessimisme Schopenhauer, estime que la réalité est plus sombre que son récit d’anticipation :
« La réalité est pour l’instant bien pire que ce que j’écris dans mon livre. Mais je pense que c’est temporaire. Le jihadisme est né de l’objet révolution. Ils veulent créer un autre monde, ce sont des révolutionnaires, mais ça finira par s’épuiser. Il y aura beaucoup de carnages entre-temps. L’élan révolutionnaire finira par se tarir. Mon livre c’est la montée en puissance d’un islam plus ordinaire. Cela va continuer car on a besoin de structure religieuse, de sens. »
« Ce qui était dramatique avec l’élection de François Hollande »
Par principe abstentionniste et fervent partisan de la démocratie directe (comme il l’expliquait dans nos colonnes lors d’un entretien avec Emmanuel Macron), il révèle s’intéresser peu à la présidentielle. Alors qu’il s’en était pris très violemment à François Hollande dans une lettre ouverte au quotidien italien Corriere della Sera, il analyse plus gentiment :
« Indépendamment de mes opinions politiques, ce qui était dramatique avec l’élection de François Hollande c’est que les gens étaient de droite mais ont élu un président de gauche. »
Un effet selon lui de la montée du Front national…
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