Selon les chiffres du gouvernement, près de 30 000 personnes ont été tuées en 2017 à cause de la guerre de la drogue qui sévit au Mexique. Un record.
Si le baron de la drogue Joaquín Guzmán -plus connus sous le nom d’El Chapo- est désormais derrière les barreaux d’une prison américaine, la relève des cartels est assurée. Comme l’a montré l’excellent Sicario de Denis Villeneuve en 2015, la violence liée aux trafics de drogue est toujours aussi présente au Mexique.
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La culture du meurtre
Dimanche 21 janvier, le ministère de l’Intérieur mexicain a communiqué des chiffres édifiants, comme le rapporte The Guardian: les cartels ont été à l’origine d’exactement 29 168 meurtres en 2017. Un taux d’homicides qui dépasse celui de 2011, année où la guerre battait son plein et avait fait 27 213 décès. Il s’agit du total le plus élevé depuis près de 20 ans et l’instauration de cette statistique.
Le pays lutte depuis des décennies contre la violence issue de ces trafics illégaux. Mais en vain; les cartels se divisent en gangs de plus en plus petits pour passer sous les radars. Sans devenir moins meurtriers pour autant, notamment à cause de la nouvelle génération de cartel, à commencer par celui de Jalisco.
Plus d’enquêtes pour plus de morts
Cette violence est au coeur des débats politiques du pays, alors que les élections présidentielles de juillet se profilent. Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, va tenter coûte que coûte de maintenir son Parti révolutionnaire institutionnel au pouvoir. Selon les mêmes chiffres du gouvernement, il y a eu 40% d’enquêtes ouvertes sur les meurtres en plus par rapport à 2013, première année complète du mandat de l’actuel président mexicain (qui a pris ses fonctions en décembre 2012).
Une situation critique, dont espère bien profiter Donald Trump. Le sulfureux président américain a déclaré dans un tweet du 18 janvier dernier que le Mexique était le pays le plus dangereux au monde. « Nous avons besoin d’un mur pour la sécurité et la sûreté de notre pays.Nous avons besoin d’un mur pour stopper l’afflux massif de drogues en provenance du Mexique, désormais en tête du classement des pays les plus dangereux dans le monde. S’il n’y a pas de mur, il n’y a pas d’accord ! », a écrit le magnat de l’immobilier sur le réseau social.
We need the Wall for the safety and security of our country. We need the Wall to help stop the massive inflow of drugs from Mexico, now rated the number one most dangerous country in the world. If there is no Wall, there is no Deal!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 18, 2018
Le Mexique n’est pas « le pays le plus dangereux au monde »
Une allégation immédiatement démentie par Mexico. « Même si le Mexique a un problème important avec la violence, dire que le Mexique est le pays le plus dangereux au monde est tout simplement faux », peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Et les chiffres donnent raison au gouvernement mexicain. Le taux d’homicides du Mexique est de 20,5 pour 100 000 habitants. Bien en-dessous du Brésil et de la Colombie, tous les deux à 27, et très loin de l’état le plus meurtrier au monde: le Salvador (60,8).
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