Prononcée en marge du Festival d’Avignon et retransmise sur France Culture le 15 juillet dernier, l’homélie de l’archevêque Jean-Pierre Cattenoz avait choqué de nombreux auditeurs de la station.
En plein milieu du festival d’Avignon dont le thème principal portait sur le genre, France Culture a diffusé une messe polémique. Le 15 juillet dernier, l’antenne de Radio France retransmettait en direct la messe de Notre-Dame des Doms, dont le prêche était assuré par Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon. Durant son homélie il a tenu des propos très virulents envers les personnes LGBT et l’avortement.
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Le mariage pour tous ? Il « peut bien exister, ce ne sera jamais qu’une amitié, aussi belle soit-elle ». A propos de l’avortement il explique : « Au siècle dernier, tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour entretenir, la pureté de la race. Aujourd’hui, nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs. » L’archevêque a même indiqué avoir « pleuré il y a quelques semaines en voyant conduire au Panthéon de la République le corps de celle qui a permis la légalisation de l’avortement ».
Un remplaçant de dernière minute ?
Très vite, plusieurs auditeurs ont font part de leur écœurement via les réseaux sociaux, et la polémique a éclaté. Auprès du journal Têtu, la directrice de France Culture Sandrine Treiner a condamné les propos tenus ce jour là sur son antenne qu’elle a découvert ensuite via Twitter. Elle explique : « En tant que directrice d’une antenne de service public, je ne m’occupe pas des contenus des émissions cultuelles. C’est un producteur délégué, le frère Rousse-Lacordaire. »
Alors, ce mardi 24 juillet, c’est sur France Culture que le producteur de la Messe, Jérôme Rousse-Lacordaire est revenu sur cette séquence. Diffusée en direct tous les dimanches, l’émission est placée sous la hiérarchie de la conférence des évêques de France qui désigne un producteur. Alors que cette messe d’Avignon « était prévue depuis plusieurs mois », elle devait être présidée par un autre père qui s’est finalement décommandé quelques jours avant.
« Il m’a averti que ce serait Mgr Cattenoz qui présiderait et qui prêcherait pour la première fois, poursuit-il. Il est légitime qu’un évêque préside et prêche dans sa cathédrale, je n’avais aucune raison de m’y opposer ». Problème, Mgr Cattenoz est connu pour ses positions réactionnaires. En janvier dernier il s’en prenait déjà à la thématique du festival d’Avignon 2018 et demandait un festival qui ne soit « plus centré sur l’homosexualité et le transgenre sous toutes ses formes ».
Piégé en direct ?
Auprès de Têtu déjà, le producteur de la messe confiait sa stupeur bien qu’il avoue avoir eu connaissances de ses « positions plutôt conservatrices » : « Je n’imaginais pas qu’il prendrait en quelques sorte l’homélie d’une messe pour une tribune pour lancer des anathèmes. Sur le moment, je me suis dit : ‘L’archevêque s’intéresse à notre messe radio et au festival d’Avignon, c’est bien !’« . Sur France Culture il dit regretter « profondément que la messe qui est censée apporter du réconfort ait suscité du scandale ». Et ajoute : « Mais malheureusement, je ne pouvais que très difficilement intervenir en direct dans le cadre d’une cérémonie religieuse. »
Sandrine Treiner a demandé par courrier un rendez-vous au président à la conférence des évêques de France afin de « faire en sorte que ce genre de situation ne se reproduise pas ».
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